Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994

Lecaplain, Benoît, Cichocka, Joanna M., Bielecki, Aleksander, Jabłońska-Barna, Izabela, Hildebrandt, Joanna & Dmitryjuk, Małgorzata, 2022, Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994 (Hirudinida, Piscicolidae), une nouvelle espèce de sangsue pour la faune de France, Zoosystema 44 (13), pp. 391-404 : 393-395

Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994

Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994: 310 ; figs 154-167; table 1.

LOCALITÉ TYPE. — Przemków, Pologne.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — France. 5 spécimens • 1 spécimen; La Boissière, Mayenne ; 10.VII.2015; Société Aquabio leg.; MNHN- HEL1363 • 1 spécimen; Luzay , Deux-Sèvres; 2. VI.2015; Société Aquabio leg.; Coll. AB • 1 spécimen; Machecoul-Saint-Même, Loire-Atlantique ; 2. VI.2015; Société Aquabio leg.; Coll. AB • 1 spécimen; Soucelles , Maine-et-Loire; 9.VII.2015; Société Aquabio leg.; Coll. AB • 1 spécimen; Seraucourt-le-Grand , Aisne; 21.VII.2015; Société Aquabio leg.; Coll. AB .

Pologne. 78 spécimens • 8 spécimens; 1994; Coll. AB • 41 spécimens; 1995; Coll. AB • 4 spécimens; 2000; Coll. AB • 3 spécimens; 2008; Coll. AB • 2 spécimens; 2011; Coll. AB • 20 spécimens; 2018; Coll. AB.

DISTRIBUTION. — Piscicola pojmanskae ( Fig. 3A ) est une sangsue européenne présente en Pologne et en Allemagne ( Bielecki 1994, 1995; Bielecki & Dzika 2000; Jabłońska-Barna & Bielecki 2003; Jueg et al. 2004; Bielecki et al. 2008; Kendzierska et al. 2014; Cichocka et al. 2018) ainsi qu’en Lithuanie ( Zettler & Daunys 2007).

ECOLOGIE. — Cette sangsue vit dans les lacs et les mares dans lesquels vivent les carpes qu’elle parasite ( Bielecki 1994). Piscicola pojmanskae a également été observée dans les rivières, parasitant la truite de mer Salmo trutta Linnaeus, 1758 , le gardon Rutilus rutilus (Linnaeus, 1758) et l’ombre commun Thymallus thymallus (Linnaeus, 1758) . Il est probable que d’autres espèces sont parasitées par cette espèce ( Cichocka et al. 2018). Comme plusieurs espèces de Piscicola , notamment Piscicola geometra (Linnaeus, 1760) , Piscicola pojmanskae peut vivre en milieu saumâtre comme cela a été montré dans la lagune de Courlande en Lithuanie ( Zettler & Daunys 2007) ou à Gdańsk au bord de la mer Baltique ( Kendzierska et al. 2014).

DIAGNOSE. — Six espèces de Piscicolidae ont été recensées en France ( Lecaplain & Noël 2019; cet article). Sur la base d’un examen morphologique et avec un minimum d’expérience dans ce groupe délicat, Piscicola pojmanskae peut être distinguée de Piscicola siddalli Bielecki, Cios, Cichocka & Pakulnicka, 2012 , Cystobranchus respirans (Troschel, 1850) et Caspiobdella fadejewi Epshtein, 1961 (voir par exemple Bielecki 1997; Lecaplain & Noël 2019). Toutefois, c’est avec Piscicola haranti Jarry, 1960 et surtout Piscicola geometra qu’elle peut être facilement confondue. Nous proposons ci-après un résumé des principales différences morphologiques et anatomiques entre les deux espèces (Tableau 2).

Système digestif de Piscicola pojmanska e. Bouche concentrique sur la ventouse antérieure. Proboscis situé entre le premier et le troisième ganglion nerveux. Glandes salivaires clairement visibles de chaque côté du proboscis. Sept premiers caeca intestinaux chacun composés de cinq diverticules; premier diverticule plus long que les quatre suivants qui sont de même longueur ( Fig. 4A ).

Caeca postérieurs commençant en dessous du septième caecum intestinal; caecum postérieur composé de cinq parties, chacune séparée en cinq ( Fig. 4B ).

Intestin, large et bien développé pourvu de cinq paires de diverticules; cinquième paire, la plus proche de l’anus, plus petite, peu visible ( Fig. 4C ).

Système reproducteur de Piscicola pojmanskae . Gonopores séparés par six anneaux; gonopore male très gros; gonopore femelle beaucoup plus petit. Ouverture de la spermathèque située trois anneaux sous le gonopore femelle; aire copulatrice ronde ou quelque peu elliptique, perpendiculaire au corps sur les quatre premiers anneaux de l’urosome ( Fig. 3B ).

Six paires de testicules situées entre les somites XIII/XIV et XVIII/ XIX; canal déférent passant antérieurement dans de très grandes vésicules séminales au niveau de la première paire de testicules; ces vésicules formant des canaux éjaculateurs ayant la forme de structures semi-circulaires épaisses dirigées vers le plan médian et atteignant le cinquième ganglion; ces deux canaux réunis dans l’atrium. Sacs ovariens atteignant la seconde paire de testicules, la troisième quand elles sont étendues lors de la dissection; extrémités antérieures des ovaires (avant de passer dans les oviductes) recouvrant le tissu vectoriel; tissu vectoriel ayant forme d’ellipse étroite, transversale à l’axe le long du corps. Canaux conducteurs des sacs ovariens connectant au tissu vecteur dans sa partie médiane ( Fig. 4D, E ).

Figures

FIG. 3. — A, B, E, G, Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994, Machecoul/44, France: A, vue générale; B, vue ventrale de la partie antérieure; E, appareil reproducteur; G, détails de l’appareil reproducteur femelle et du tissu vecteur; C, D, F, H, Piscicola geometra (Linnaeus, 1760), Pologne: C, vue générale; D, détail de l’aire copulatrice; F, appareil reproducteur; H, détails de l’appareil reproducteur femelle et du tissu vecteur. Photographies: A. Bielecki, dessins: Bielecki 1997). Abréviations: voir Matériel et méthodes. Échelles: A, 2,3 mm; B, 1,7 mm; C, 5,9 mm; D, 2,4 mm.

FIG. 4. — Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994: A, diverticule; B: caecum posterieur; C, partie postérieure de l’intestin; appareil reproducteur de Piscicola pojmanskae Bielecki, 1994; D, spécimen français; E, spécimen polonais (clichés: A. Bielecki). Échelles: A, 0,8 mm; B, 1,8; C, 1,8 mm; D, 1,4 mm; E, 1 mm.