Eulophia borbonica Bosser, 2002

Bosser, Jean, 2002, Madagascar, des Comores et des Mascareignes. XXXII. Un Cynorkis nouveau des Comores et un Eulophia nouveau de La Réunion, Adansonia (3) 24 (1), pp. 21-25 : 22-25

Eulophia borbonica Bosser , sp. nov.

Sympodiali habitu terrestris herba. Epigaei 3-articulati bifoliati, 3-6 cm longi pseudobulbi. 2,5-5 × 1,5- 2,5 cm limbo petiolata coriacea folia. 10-12 cm alta, 5-6-flora inflorescentia. Albus flos; 6-6,5 mm longa sepala petalaque; 3 longitudinalibus carinis munitum, 6-7 mm longum, trilobatum, cum terminali emarginato lobo labellum; apice dilatato 3-4 mm longum calcar.

TYPUS. — Castillon s.n., La Réunion, Cirque de Mafate , fleuri au Tampon, 3 mars 1999 (holo-, P!).

Herbe terrestre à pseudobulbes bifoliés, rarement quelques-uns unifoliés, vert sombre, cylindroconiques, 3-6 × 0,7-0,8 cm, à 3 articles chacun couvert par une gaine membraneuse rosée, fine, plurinervée, plus longue que l’article, caduque. Croissance sympodiale, chaque pseudobulbe naissant entre le premier et le deuxième article du pseudobulbe précédent. Feuilles pétiolées, coriaces, à marges entières un peu ondulées; limbe ovale à oblong, 2,5-5 × 1,5-2,5 cm, vert marbré de vert plus sombre dessus, vert plus clair dessous, plurinervé, à 3 nervures principales plus claires; pétioles longs de 10-25 mm, canaliculés. Inflorescence naissant à la base du dernier pseudobulbe, longue de 10-12 cm, dépassant les feuilles. Racèmes pauciflores (5-6 fleurs), longs de 2-4 cm, à axe glabre. Bractées florales étroitement ovales, obtuses, 3-nervées, longues de 2-4 mm. Fleurs blanches, s’ouvrant peu, non résupinées. Ovaire pédicellé grêle, glabre, long de 12-15 mm, côtelé dans sa moitié supérieure, étalé au moment

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de l’anthèse puis décliné. Sépales semblables, dirigés vers l’avant, oblongs, 6-6,5 × 2 mm, concaves, un peu gibbeux à la base, obtus au sommet, 3-nervés. Pétales de même longueur que les sépales mais un peu plus larges (2,5 mm), 3-nervés. Labelle de contour ovale, 6-7 × 6-6,5 mm (étalé), 3-lobé, 5-nervé; lobes latéraux arrondis, dressés, atteignant les 2/3 de la longueur du labelle, portant quelques poils papilleux courts; lobe terminal sub-carré, échancré au sommet, à marge un peu ondulée-crispée; face supérieure portant 3-carènes longitudinales peu marquées, la médiane un peu plus faible; surface un peu papilleuse. Éperon jaune citron puis brunâtre, dans le prolongement du labelle, droit, long de 3-4 mm, terminé par un renflement sphérique de 1-1,5 mm de diamètre. Colonne charnue, haute de 4 mm, cylindrique, carénée sur le dos, concave vers l’avant, à bords droits, à clinandre développé en languette vers l’arrière. Anthère longue de 1-1,5 mm, tronquée et bilobulée à l’avant, munie à l’arrière d’une gibbosité conique, obtuse. Pollinies obliquement ovoïdes, longues de 0,5 mm, accolées. Rétinacle, une membrane semi-circulaire de 0,5 mm de diamètre, portant en dessous la viscidie visqueuse.

Espèce endémique de La Réunion, connue seulement par une seule récolte venant du Cirque de Mafate. Les pseudobulbes à 3 entre-noeuds peuvent être considérés comme homoblastiques; les feuilles très coriaces, marbrées de vert plus sombre, rappellent plus celles de certains Oeceoclades . La fleur est typiquement celle d’un Eulophia (voir BOSSER & MORAT 2001).

Eulophia borbonica est très caractéristique par ses pseudobulbes et sa fleur et ne se rapproche d’aucune espèce connue des Mascareignes ou de Madagascar. CASTILLON a noté sur l’étiquette du spécimen-type que l’inflorescence possède 13-18 fleurs, ce n’est pas le cas de cet échantillon DE CORDEMOY (1895) a décrit dans la Flore de La Réunion Eulophia versicolor Frapp. ex Cordem. et E. coccifera Frapp. ex Cordem. , qui d’après les descriptions, sont à rattacher à Oeceoclades pulchra (Thouars) Clem. & Cribb.