Cynorkis windsorensis Hervouet, 2022
publication ID |
https://doi.org/ 10.5252/adansonia2022v44a9 |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.6374197 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/5A50800E-FFA1-6178-74A1-FB5275F8A1D0 |
treatment provided by |
Carolina |
scientific name |
Cynorkis windsorensis Hervouet |
status |
sp. nov. |
Cynorkis windsorensis Hervouet , sp. nov.
( Figs 3 View FIG ; 4 View FIG ; 5 View FIG )
Cynorkis windsorensis Hervouet , sp. nov. est major quam Cynorkis tryphioides Schltr. (22-34 cm vs 5-18 cm), foliis sub-orbicularis tessellatis (vs ovalibus uniformiter viridibus), dissimile conformatione labelli trilobati, dissimile calcare (obtuso et roseo vs bilobato, canaliculato cum vertice viride), dissimile colore florium (alba et rosea vs purpurea), dissimile medio (lithophytico vs terrestre). Ad Cynorkis leandriana (H.Perrier) Hervouet maxime propinqua est, sed differt statura humiliore, numero tegularum in inflorescentia (1-2 vs 4-5 in Cynorkis leandriana ), longitudine inflorescentiae ad longitudinem foliarum (relatio 3-4,25 vs 6-7), colore florium (alba et rosea vs subviride alba), calcare obtuso (vs bilobato et canaliculato).
TYPE. — Madagascar. Province de Diego-Suarez, Andrafiamena, forêts aux alentours d’Anjahankely, tsingys, falaises de 4 m, substrat calcaire, herbe de 30 cm, deux feuilles avec nervation parallèle, blanches à la base, alt. 431 m, 20.XII.2010, Z. Burivalova 109 (holo-, P [ P00932467 ]! ; iso-, G [ G00304080 ]; K [ K000718770 ]). Une photo de L. Gautier de 2012 se rapporte à cette station .
AUTRES SPÉCIMENS ÉTUDIÉS. — Madagascar. Montagne des Français , Andona Guera , vers le « Jungle Park », 235 m, II.2017, A. & C. Sieder, M. Pertl, D. Prehsler & J. Andriantiana 7215 (WU!, photo) ; Antsiranana, Windsor Castle , sur des rochers au sommet, 341 m, A. & C. Sieder, M. Pertl, D. Prehsler & J. Andriantiana L7232 (= Hermans 8278) (JH!; WU!; culture) ; Antsiranana, Windsor Castle , 16.XII.2002, Röösli & Hoffman Sni 35/02 (= Hermans 6821) .
DISTRIBUTION ET ÉCOLOGIE. — Cynorkis windsorensis Hervouet , sp. nov. est une plante des rocailles calcaires et des tsingys, à une altitude variant entre 235 et 440 m. Il y a trois stations connues ( Fig. 9 View FIG ). L’altitude du sommet de Windsor Castle (baie de Diego-Suarez) est de 401 m.
PHÉNOLOGIE. — Cynorkis windsorensis Hervouet , sp. nov. fleurit de décembre à février. La floraison à Windsor Castle le 25 février 2020 était beaucoup plus avancée que le 21 février 2001, phénomène constaté aussi sur Neobathiea spatulata H.Perrier , autre orchidée observée dans le même lieu. L’espèce fleurit en même temps et sur les mêmes stations que Disperis erucifera H.Perrier , autre espèce lithophyte.
ÉTYMOLOGIE. — Cette espèce est nommée d’après sa station la plus remarquable, le mont appelé «Windsor Castle » dans la baie de Diego-Suarez.
CONSERVATION. — La zone d’occupation connue est bien inférieure à 10 km 2 selon le critère B2 de l’IUCN pour le classement en danger critique (CR), elle est de plus sévèrement fragmentée, en trois stations (critère B2a). Les populations ne semblent pas en déclin, ni subir des variations importantes (critères B2b et B2c), raison pour laquelle le classement en danger critique (CR) ne peut être retenu. Par contre la station de Windsor Castle ne fait que quelques mètres carrés et a moins de 50 individus. Même des prélèvements par des botanistes peuvent causer rapidement son extinction. L’abondance dans les deux autres stations n’est pas connue. En se fondant provisoirement sur la station de Windsor Castle le classement serait «en danger » (EN) en raison du critère D, population de moins de 250 individus.
DESCRIPTION
Plante lithophyte dressée, glabre, de 22-34 cm de haut. Deux feuilles basales, apprimées sur le sol, opposées, sessiles, un peu engainantes, l’une occultant légèrement la base de l’autre, sub-orbiculaires, de 6-10 × 5-6 cm, avec apex à angle obtus ou parfois courtement apiculées, de couleur blanchâtre ou vert laiteux, tesselées par un quadrillage de traits vert foncé, motif visible seulement sur le frais, avec 15-23 nervures principales. Hampe de coloration rougeâtre, de 22-34 cm de haut, avec sous l’épi 1 ou 2 gaines apiculées. Racème lâche de 10-15 cm de long (tiers ou moitié supérieure de l’inflorescence), portant 8-40 fleurs roses résupinées. Bractées florales étroites de 1-2 mm de long, plus petites que l’ovaire pédicellé et torsadé, rougeâtre, de 5 mm de long; fleurs roses, avec labelle rose à gorge blanche, la couleur blanche débordant jusqu’à la base des lobes. Sépale dorsal oblong-ovale de 3-3,5 × 2-2,5 mm, naviculaire, obtus; sépales latéraux oblongs, concaves, de 3 × 1,2-2 mm, à apex obtus; pétales obovales, de 2-3 × 1 mm, à marge antérieure dilatée et adnés à la colonne à la base, connivents en casque avec le sépale dorsal, parfois bicolores roses et blancs. Labelle infère de 2,8-3,5 × 3-4 mm, concave à la base, trilobé, les lobes latéraux rhomboïdaux, de 1,5-2 × 1,5-2 mm, le lobe central deux fois plus petit, tronqué, presque carré, de 1-1,5 mm de côté; éperon cylindrique ( Fig. 4C View FIG ) de 4-5 mm de long, parfois légèrement claviforme ou bilobé à l’extrémité, épousant la forme courbée de l’ovaire. Rostelle trilobulé, allongé en lame de 2 mm de long, avec sur sa face supérieure une cloison verticale séparant les deux canaux. Viscidies presque jointes, blanches, au-dessus de la gorge du labelle.
DISCUSSION
Lors d’un voyage de la Société Française d’Orchidophilie à Madagascar en février 2001, des plantes initialement rapportées à Cynorkis tryphioides var. leandriana (H.Perrier) Bosser ont été observées au sommet de «Windsor Castle », une colline calcaire semblable aux tsingys, surmontée des restes d’un fort français, non loin de Diego-Suarez. D’autres spécimens de la région pour lesquels on dispose aussi de photos: Z. Burivalova 109 et Sieder & al. 7215, se rapportent manifestement à ce taxon. En particulier la forme des fleurs et leur coloration apparaissent comme des caractères très stables. Les plantes vivantes apportent une information mal visible sur le sec: la tessellation des feuilles ( Fig. 4A View FIG ). Les fleurs sont roses ( Fig. 4B View FIG ), avec du blanc seulement sur une partie du labelle, tandis que le type du Benthamia leandriana H.Perrier porte la mention « fleurs blanc verdâtre». Les plantes de Windsor Castle, d’une hauteur d’environ 30 cm, ont été revues en février 2020, dans un état de floraison plus avancé. Le port est différent de celui de Cynorkis leandriana (H.Perrier) Hervouet , comb. nov., stat. nov., l’inflorescence étant beaucoup plus courte, proportionnellement à la longueur des feuilles. De plus cette dernière espèce possède 4 ou 5 écailles sous le racème, au lieu d’une ou deux ici.
Par ailleurs l’ensemble des différences de cette plante avec le Cynorkis tryphioides Schltr. : taille de l’inflorescence, taille, forme et motif des feuilles, le biotope (lithophyte sur rocailles calcaires vs. terrestre sur talus de latérite pour C. tryphioides Schltr. ), mais également la forme du labelle, de coloration rose et avec une zone blanche dépassant nettement de la gorge (vs. entièrement violet sauf dans la gorge), avec un lobe central tronqué (vs. échancré ou bilobé pour C. tryphioides Schltr. ), des fleurs presque deux fois plus grandes, un éperon non ou beaucoup moins bilobé à l’extrémité et rose (vs. bilobé et vert pour C. tryphioides ), la distinguent bien de Cynorkis tryphioides Schltr.
La question d’une synonymie avec Cynorkis leandriana (H.Perrier) Hervouet , comb. nov., stat. nov., peut cependant légitimement être posée et a été initialement envisagée. Cependant les plantes observées dans le nord de Madagascar dans les trois stations connues montrent très peu de variabilité dans leurs dimensions et dans la coloration des fleurs. Cynorkis leandriana (H.Perrier) Hervouet , comb. nov., stat. nov., en diffère par sa taille supérieure, ses proportions, avec des feuilles plus petites proportionnellement à l’inflorescence (leur tessellation n’a pas été notée par le collecteur et est inconnue). Il y a un plus grand nombre d’écailles sur la hampe (5, tous les spécimens du Nord en ont au plus 3). Les fleurs sont blanc verdâtre, avec un éperon nettement bilobé. Pour prétendre à une synonymie il faudrait supposer une variabilité beaucoup plus grande que celle observée dans le Nord, car le port est très différent, et surtout imaginer que Jacques Leandri a collecté par hasard une forme albinos et n’a vu qu’elle. Tout ceci ajouté à l’éloignement de la station du Tsingy de Bemaraha, de l’ordre de 700 km, sans intermédiaire connu, rend la conspécificité des deux plantes difficilement soutenable.
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
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