Mus kerati, Stoetzel, Emmanuelle & Pickford, Martin, 2022
publication ID |
https://doi.org/ 10.5252/geodiversitas2022v44a8 |
publication LSID |
urn:lsid:zoobank.org:pub:E7490671-2900-4DE3-8E2E-D6921D80C6D1 |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.6315538 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/6BD36F79-EF75-465A-A967-31A102055533 |
taxon LSID |
lsid:zoobank.org:act:6BD36F79-EF75-465A-A967-31A102055533 |
treatment provided by |
Felipe |
scientific name |
Mus kerati |
status |
sp. nov. |
Mus kerati n. sp.
urn:lsid:zoobank.org:act:6BD36F79-EF75-465A-A967-31A102055533
HOLOTYPE. — Une M1 supérieure gauche (n° UCBL-FSL 99508 ; Ben Kérat , échantillon B-bloc 2; Collections de Géologie, UMR 5276 LGLTPE – CERESE, Université Lyon 1).
MATÉRIEL. — NR = 34; un maxillaire droit avec M1 D en place, sept M1 G, six M1 D, quatre M2 G, deux M2 D, quatre m1 G, trois m2 G, deux m2 D, deux m3 G et deux m3 D isolées, ainsi qu’un fragment de m3 ou M3 (non identifiable) .
LOCALITÉ TYPE. — Ben Kérat, Oued Zénati, Algérie nord-orientale.
DERIVATIO NOMINIS. — Nom dérivé de la localité type, Ben Kérat.
DIAGNOSE. — Mus d’assez grande taille, dont les m1 présentent une taille proche des M. spretus Lataste, 1883 du Pléistocène , mais dont les M1 présentent des dimensions supérieures en raison d’un allongement plus marqué du prélobe. Sur la M1, le t1 et le t4 sont décalés et étirés postérieurement, le prélobe est modérément allongé et porte parfois un tubercule plus ou moins développé. Sur les M2, le t3 est présent mais très réduit. Sur la m1, le cp est bien développé, il n’y a pas de c1 ou de marge cingulaire externe et les tubercules antérieurs sont inégaux, tF étant nettement plus développé que les autres et occupant une position plus médiane.
MESURES. — cf. Table 4. View TABLE
DESCRIPTION ET COMPARAISONS
Les plus anciennes formes de Mus au Maghreb sont représentées par l’espèce Mus ique Geraads, 1998 au Miocène à Lissasfa ( Geraads 1998). Se succèdent ensuite Mus haouzi Jaeger, 1975 au Pliocène et au Pléistocène inférieur, Mus jotterandi Jaeger, 1975 au Pléistocène inférieur et moyen, Mus hamidae Geraads, 1994 au Pléistocène moyen, puis l’espèce actuelle Mus spretus (anciennement dénommée Mus musculus Linnaeus, 1758 ) qui fait son apparition au cours du Pléistocène moyen et devient le seul représentant du genre au Pléistocène supérieur (Stoetzel 2013). Il semble qu’aucune lignée évolutive anagénétique ne puisse être mise en évidence chez les souris du Maghreb, qui ont probablement connu différentes vagues de migrations depuis l’Afrique sub-saharienne ( M. jotterandi ) et l’est du Bassin méditerranéen ( Stoetzel et al. 2013). Ces différentes espèces se distinguent bien par la taille et la morphologie dentaire. M. haouzi présente des dents de petite taille, des M1 larges avec un prélobe très court, un t2 réduit et un t1 très décalé distalement par rapport au t2, des m1 avec quatre cuspides antérieures de taille sub-égale et confluentes, un tma et un c1 fréquemment présents et bien développés (Jaeger 1975; Geraads 1995). M. hamidae présente également des petites molaires, les M1 ont un prélobe plus développé que chez M. haouzi , portant souvent un cingulum antérieur, et le t3 est plus décalé distalement que chez ce dernier; sur les m1 le tF est uniquement relié au tE, relié ensuite labialement à tC, lui-même relié à TD, et il n’y a généralement pas de tma ni de c1; les m2 portent deux racines postérieures ( Geraads 1994, 2016a). M. jotterandi présente des caractéristiques dentaires très proches des Nannomys Peters, 1876 africains: la M1 possède un prélobe très allongé portant fréquemment un cingulum ou une cuspide antérieure supplémentaire, et un t9 réduit, alors que la m1 présente une cuspide antérieure unique et très développée, et un cingulum postérieur réduit (Jaeger 1975). Les M. spretus des sites pléistocènes possèdent les plus grandes molaires parmi les souris nord-africaines (y compris les populations de M. spretus actuelles), les M1 présentent un prélobe court, un t3 plus réduit et un t1 et un t4 moins décalés distalement comparé à M. haouzi ou M. hamidae , la m1 porte quatre cuspides antérieures confluentes avec un tE légèrement réduit par rapport à tF, le c1 est quasi-systématiquement présent et bien développé ( Stoetzel et al. 2013). Notons également qu’une révision de certaines collections serait à envisager, notamment en ce qui concerne les souris dénommées « Mus musculus » lors d’études anciennes, qui seraient pour la plupart à réattribuer à M. spretus , voire à d’autres espèces fossiles.
Les M1 de Ben Kérat ( Fig. 7 View FIG ) sont relativement étroites et présentent un prélobe assez long portant souvent un renflement, voire une petite cuspide antérieure. Les m1 présentent un lobe antérieur quadrilobé asymétrique, avec un tE très réduit par rapport au tF, un cp développé, et une absence de c1 sur les spécimens observés. Les souris de Ben Kérat se rapprochent ainsi morphologiquement de Mus hamidae , bien que sur les rares m1 de Ben Kérat la position du tF apparaisse un peu plus médiane et que la liaison préférentielle du tF au tE puis au tC n’ait pas été observée. M. hamidae est connue à Oulad Hamida 1 ( Geraads 1994, 2016a), Thomas 1 ( Geraads 2002) et peutêtre Oued Serrat (Martinez-Navarro et al. 2014). Mais les seules descriptions précises avec tableaux de mesures (mais sans les écarts-types) viennent d’Oulad Hamida 1 ( Geraads 1994, 2016a), et la variabilité globale de l’espèce reste mal connue. Nous avons refait des mesures sur la base de photos de Mus hamidae de Oulad Hamida 1 et Thomas 1 (cf. Stoetzel et al. 2013) que nous avons intégrées à la Fig. 8 View FIG . La taille des m1 de Ben Kérat sont nettement supérieures à cette dernière et se rapprochent des grands M. spretus pléistocènes. La taille des M1 apparaissent encore plus grandes. Mais la morphologie dentaire diffère nettement de M. spretus , notamment par des M1 avec un prélobe plus allongé, un t1 et surtout un t4 plus étirés vers l’arrière, un t9 moins réduit, et des m1 dépourvues de c1 avec une morphologie de prélobe différente. Il existe dans le matériel de Ben Kérat une variabilité notable en ce qui concerne la longueur du prélobe de la M1, ce qui peut expliquer la variabilité de taille de cette dent ( Fig. 8 View FIG ). Ainsi les souris de Ben Kérat présentent une certaine proximité morphologique avec M. hamidae , mais une taille nettement plus grande qui se rapproche des plus grands M. spretus pléistocènes, avec des M1 plus longues en raison d’un prélobe plus développé, justifiant la création d’une nouvelle espèce pour le matériel de Ben Kérat.
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.