Vepris soyauxii (Engl.) Mziray

Onana, Jean Michel & Chevillotte, Hervé, 2015, Taxonomie des Rutaceae-Toddalieae du Cameroun revisitée: découverte de quatre espèces nouvelles, validation d’une combinaison nouvelle et véritable identité de deux autres espèces de Vepris Comm. ex A. Juss., Adansonia 37 (1), pp. 103-129 : 120

Vepris soyauxii (Engl.) Mziray

Acta Universitatis Upsaliensis, Symbolae Botanicae Upsalienses 30, 1: 75 (1992). — Araliopsis soyauxii Engl. , in Engler & Prantl, Die Natürlichen Pflanzenfamilien 3, 4: 177 (1896). — Letouzey, Flore du Cameroun 1: 99 (1963a); Flore du Gabon 6: 68 (1963b). — Hawthorne & Jongkind, Woody Plants of Western African Forest. A Guide to the Forest Trees, Shrubs and Lianes from Senegal to Ghana: 706 (2006). — Lebrun & Stork, Tropical African Flowering Plants, Ecology and Distribution 5: 392 (2010). — Type: Gabon, Munda district, Sibangue Farm Soyaux 97 (holo-, K[K000199450]; iso-, P [ P00413646 ]) .

Vepris tabouensis (Aubrév. & Pellegr.) Mziray, Acta Universitatis Upsaliensis, Symbolae Botanicae Upsalienses 30, 1: 76 (1992). — Araliopsis tabouensis Aubrév. & Pellegr. Bulletin de la Société botanique de France 83: 488 (1936). — Aubréville, La Flore forestière de la Côte d’Ivoire éd. 2, 2: 114 (1959). — Keay, Flora of West Tropical Africa ed. 2, 1 (2): 688 (1958).— Letouzey, Flore du Cameroun 1: 99 (1963). — Lebrun & Stork, Tropical African Flowering Plants, Ecology and Distribution 5: 392 (2010). — Type: Côte d’Ivoire, Région de Tabou , Youkou à Patokla, Aubréville 1304 (holo-, P[ P00413647 ]; syn. nov.

MATÉRIEL CAMEROUNAIS ÉTUDIÉ. — Région de l’Adamaoua: à 2 km W de Meigida près Kombo Laka (50 km ESE de Meiganga ), stér., 7.X.1963, Letouzey 6116 ( P [ P05273955 , P05273956 , P05273957 ], YA [ YA0011398 , YA0011399 ]) . — Région du Sud-Ouest: Mont Cameroun, près Koto village , boutons floraux, 6.III.1985, D.W Thomas 4487 ( BR, MO, P [ P05273954 ]); YA [ YA0011376 ] ). — Région du Littoral: 3 km E de Mbanga , fr., 28.IV.1976, Letouzey 14737 ( BR, K, WAG [ WAG.1413349]); YA [ YA0011119 , YA0011120 ] ); près de Nyamtam, à 10 km WSW de Yingui, soit à 25 km E de Yabassi, boutons floraux, 11.I.1972, Letouzey 10973 ( WAG [ WAG.1413346], YA; idem, Letouzey 10974 ( BR, E, HUJ, IEC, K, MA, MO, NY, PE, WAG [ WAG.1413350], YA [ YA0011117 , YA0011118 , YA0060231 ). — Région du Sud: High forest exploitation along route minière, E of Mt. Elephant, 5 km S of km 18 Kribi-Ebolowa , 2°48’N, 10°02’E, fragment d’inflorescence, 6.III.1970, Bos 6500 ( BR, WAG [ WAG.14133557], YA [ YA0011122 ]); Colline Ngwon (38 km E de Kribi), stér., 18.IV.1968, Letouzey 9363 ( BR, WAG [ WAG.1413352], YA [ YA0011115 , YA0011116 ]) .

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. — Guinée, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon. Au Cameroun, l’espèce est présente sur les contreforts du plateau de l’Adamaoua où elle semble rare, mais plus abondante sur la plaine littorale

HABITAT. — Forêt atlantique biafréenne à Leguminosae-Caesalpinioideae ( Brachytegia laurentii essentiellement), forêt atlantique littorale à Lophira alata perturbée avec des vieux palmiers; sous-bois de vallon forestier. La présence de cette espèce en savane périforestière semble aberrante.

NOTES TAXONOMIQUES

Les caractères morphologiques de l’espèce sont ceux décrits pour Araliopsis soyauxii Engl. par Letouzey (1963a: 99).

Dans la description originale, Araliopsis tabouensis est une espèce imparfaitement connue à cause des fruits inconnus. À l’observation des spécimens collectés plus tard, l’infrutescence et les fruits sont identiques à ceux d’ A. soyauxii . De son côté, Letouzey (1963a: 100) indique que les fleurs de Araliopsis soyauxii étaient inconnues, bien que la description ait été faite pour le genre. Quant aux organes végétatifs, la nervation décrite par Letouzey (1963a: 100) pour Araliopsis soyauxii correspond bien à celle de Vepris tabouensis (les nervures secondaires sont bien visibles contrairement à la description de Aubréville 1959: 114), de même que tous les autres organes aussi bien végétatifs que floraux. Par ailleurs, les études phytochimiques ont montré que des écorces du tronc et des racines issues des arbres du Gabon ( V. soyauxii ), les alcaloïdes isolés sont similaires à ceux trouvés dans les écorces des arbres représentant V. tabouensis parmi lesquels la flindersiamine, l’isoplatydesmine et la ribalinine ( Matu 2011). Ce dernier auteur relève que morphologiquement, les échantillons de V. tabouensis ressemblent beaucoup à V. soyauxii et se rapporteraient à la même espèce. Par ailleurs, selon Hawthorne & Jonkind (2000: 706), le matériel d’ Araliopsis soyauxii du sud Nigeria a été reconnu plus tard comme représentant A. tabouensis . Après observation des échantillons, des photos et consultation de la bibliographie, il apparaît que tout le matériel observé représente la même espèce. Compte tenu de l’antériorité du nom V. soyauxii , V. tabouensis est placé en synonymie de ce dernier. Vepris soyauxii ressemble à V. araliopsioides Onana , sp. nov., et V. lecomteana par les feuilles digitées 5-foliolées. Elle s’en distingue par les folioles à base caudiforme (décurrente sur le pétiolule chez V. araliopsioides Onana , sp. nov.), et par les pétiolules (subsessiles à sessiles chez V. lecomteana ). V. soyauxii se distingue de toutes les autres espèces de Vepris du Cameroun par les fruits globuleux et 4-sillonnés longitudinalement.