Sicyonia rectirostris, de Man, 1907

Crosnier, Alain, 2003, Sicyonia (Crustacea, Decapoda, Penaeoidea, Sicyoniidae) de l’Indo-ouest Pacifique, Zoosystema 25 (2), pp. 197-348 : 308-313

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5394281

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03C12110-FFD4-FFC0-FCF7-FC19F4A6BEE8

treatment provided by

Marcus

scientific name

Sicyonia rectirostris
status

 

Groupe rectirostris View in CoL

Sicyonia rectirostris de Man, 1907 View in CoL ( Figs 85-88 View FIG View FIG View FIG View FIG )

Sicyonia rectirostris de Man, 1907: 141 View in CoL ; 1911: 116; 1913: pl. 10, fig. 39, 39a-c. — Staborogatov 1972: 409, pl. 11, fig. 142 (d’après de Man 1913).

Eusicyonia rectirostris – Burkenroad 1934a: 71. — Anderson & Lindner 1945: 318 (liste).

MATÉRIEL TYPE. — L’holotype est une femelle (Lc = 5,2 mm) récoltée à la station 193 de la Siboga View in CoL et conservée au ZMA.

LOCALITÉ TYPE. — Indonésie, côte est de Sula Besi, baie de Sanana, 22 m.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Madagascar. Côte nord-ouest, Tany Kely près de Nosy Be, 12°44,8’S, 48°10,6’E, plongée, 16 m, 16.X.1970, P. Laboute coll., 1 4,2 mm. — Baie d’Ambaro, luge, 12 m, 10.I.1967, 1 9,0 mm (MNHN-Na 13617).

Îles Maldives. Sea Lark, Hadamuti, J. S. Gardiner pres., ident. S. carinata, Burkenroad réident. S. rectirostris en 1938, 1 6,7 mm ( NHM 1912.2.10.134).

Philippines. MUSORSTOM 3, stn CP 142, 11°47’N, 123°01,5’E, 26-27 m, 6.VI.1985, 2 3,0 et 3,6 mm.

Indonésie. Siboga , stn 193, côte est de Sula Besi, baie de Sanana, 22 m, 13-14.IX.1899, 1 holotype 5,2 mm ( ZMA).

Nouvelle-Calédonie. LAGON, stn 113, 22°22,9’S, 166°48,3’E, 32 m, 22.VIII.1984, 1 4,1 mm. — Stn 244, 22°25,0’S, 166°59,6’E, 47 m, 23.X.1984, 1 5,1 mm (MNHN-Na 13564). — Stn 626, 21°57,9’S, 166°52,5’E, 47-48 m, 6.VIII.1986, 1 4,1 mm. — Stn 765, 21°13,8’S, 165°41,8’E, 35 m, 8.I.1987, 2 6,2 et 6,5 mm. — Stn 948, 20°32,2’S, 164°08,8’E, 16 m, 28.IV.1988, 1 5,6 mm. — Stn 1068, 19°57,3’S, 163°52,8’E, 26 m, 23.X.1989, 1 5,5 mm (MNHN-Na 13569). — Stn 1110, 19°43,6’S, 163°41,8’E, 31 m, 25.X.1989, 1 4,0 mm. — Stn 1181, 19°23,9’S, 163°14,7’E, 45 m, 31.X.1989, 1 4,1 mm. — Stn 1182, 19°27,3’S, 163°16,2’E, 48 m, 31.X.1989, 1 5,2 mm. — Stn 1192, 19°35,3’S, 163°24,6’E, 48 m, 1.XI.1989, 1 4,1 mm.

Expédition Montrouzier, baie de Touho, IX.1993, 1 2,8 mm; 1 3,5 mm. — Koumac, 20°39,8’S, 164°15,3’E, dragage chenal, 55 m, 6.X.1993, 1 4,2 mm.

Îles Fidji. SUVA 2, stn CP 46, 17°52,5’S, 177°15,5’E, 25 m, 19.X.1998, 2 4,1 et 4,2 mm GoogleMaps ; 5 5,2- 6,2 mm. — Stn CP 47, 17°53,5’S, 177°13,6’E, 25 m, 19.X.1998, 3 4,6-4,7 mm. — Stn CP 48, 17°56,2’S, 177°14,3’E, 16 m, 19.X.1998, 1 3,8 mm; 3 5,4-5,6 mm. — Stn DW 61, 17°47,0’S, 177°14,6’E, 33 m, 20.X.1998, 1 4,1 mm. — Stn CP 65, 17°47,9’S, 177°12,8’E, 32 m, 21.X.1998, 1 3,7 mm. — Stn CP 66, 17°45,1’S, 177°13,7’E, 37 m, 21.X.1998, 1 4,7 mm; 2

6,3 et 9,6 mm.

DISTRIBUTION. — Cette espèce n’a été que rarement récoltée ( Madagascar, îles Maldives, Philippines, Indonésie, Fidji et Nouvelle-Calédonie), mais ceci semble dû non pas à sa rareté mais à sa petite taille et elle doit avoir, en fait, une large répartition indo-ouest pacifique. Elle a été trouvée entre 12 et 55 m.

DESCRIPTION

Le rostre, plutôt grêle, atteint le milieu environ du deuxième article du pédoncule antennulaire. Il est droit ou très légèrement recourbé ventralement. Le bord dorsal de la carapace (rostre inclus) porte, sans compter l’extrémité tridentée du rostre, six dents dont la taille va diminuant légèrement du bord postérieur de la carapace à l’extrémité du rostre. Les trois postérieures sont postrostrales (la troisième se situe en fait au niveau du fond de l’orbite ou légèrement en arrière). La première se situe aux 4/10 de la longueur de la carapace (mesurée du fond de l’orbite à l’extrémité postérieure du bord dorsal), la seconde est assez nettement plus près de la première que de la troisième. L’espacement des dents rostrales diminue légèrement de la base du rostre à son extrémité.

L’épine hépatique est petite. Il n’y a pas d’épine infra-orbitaire.

Seuls les premiers péréiopodes portent une épine subdistale sur le bord interne du basis et de l’ischion. Les épines de la paire se trouvant entre les coxas des deuxièmes péréiopodes sont très petites.

L’abdomen présente, sur le bord dorsal du premier segment, une forte dent dirigée vers l’avant. Le bord dorsal du deuxième segment présente une encoche très nette à la jonction de la partie toujours visible du segment et de celle pouvant coulisser sous le premier segment; la carène de la partie toujours visible est assez élévée et sa partie antérieure forme une dent en forme d’angle plus ou moins droit ( Fig. 85B View FIG ). Le bord postéroventral du cinquième pleuron porte une petite dent aiguë très nette. Celui du quatrième en porte également une mais plus petite ou même réduite à un petit denticule à peine visible; le bord postérieur de ce segment est, toutefois, toujours assez nettement concave. Le bord ventral du pleuron du sixième segment se termine par une petite dent aiguë. Les reliefs de l’abdomen sont bien marqués ( Fig. 85B View FIG ):sur le premier segment, le sillon postéromédian du pleuron se prolonge, ininterrompu, sur le tergite, tandis qu’un sillon antérieur, court, ne s’étend que sur le tergite; sur les deuxième et troisième segments, le tergite présente des sillons antérieur et postérieur disjoints des sillons antéro- et postéromédian du pleuron;sur les quatrième et cinquième segments, les sillons du tergite et du pleuron sont continus, l’ensemble décrivant une large courbe s’étendant sur l’ensemble des faces latérales du segment;seuls les deuxième et troisième segments présentent une carène longitudinale à la limite entre le tergite et le pleuron. Quelques courtes stries longitudinales, assez peu marquées, s’observent sur la partie postérieure des trois premiers segments abdominaux.

Le telson a la conformation habituelle observée dans ce genre (telson terminé par une forte pointe, encadrée par une paire d’épines fixes, subdistales, peu fortes dans le cas présent). Les bords ventraux sont dépourvus d’épines, tandis qu’aux limites entre la face dorsale et les faces latérales, on observe de nombreuses épines mobiles très petites.

Le thélycum présente une plaque thélycale qui s’apparente à celles en forme de violon, mais sa partie postérieure, après l’étranglement médian, n’est pas élargie et va s’étrécissant ( Fig. 87 View FIG ). La plaque postérieure montre des lobes latéraux allongés, à bord antérieur convexe et à bord externe plus ou moins droit.

Le pétasma ( Fig. 88 View FIG ) est assez simple. Le processus distal externe du lobe ventrolatéral forme un lobe ovalaire. Le processus distal externe du lobe dorsolatéral est en forme de longue corne, fine, orientée antérolatéralement et recourbée ventrodorsalement. Il n’y a pas de processus latéraux.

Taille

Le plus grand spécimen observé est une femelle dont la carapace mesure 9,0 mm et la longueur totale 29,5 mm. Le plus grand mâle a une carapace mesurant 5,1 mm.

REMARQUES

Voir le chapitre relatif à S. parvula et la discussion concernant les caractères distinctifs des deux espèces.

Sicyonia parvula (de Haan, 1844) View in CoL ( Figs 89-91 View FIG ) Hippolyte parvulus de Haan, 1844 : pl. 45, fig. 6. Sicyonia parvula View in CoL – de Haan 1849: 195. — Stimpson 1860: 112. — de Man 1911: 117; 1913, fig. 40, 40a-d; 1922: 10. — Balss 1914: 14 (liste). —

Starobogatov 1972: 410 (clé), pl. 11, fig. 149. — Johnson 1979: 20 (liste). — Lovett 1981: 40 (clé), fig. 79. — Hayashi 1985a: 142 (clé); 1985c: 261, figs 92c, 93c; 1992: 151 (clé), 162, figs 87c, 88c. — Yamaguchi & Baba 1993: 211, fig. 32 (1-2).

Eusicyonia parvula – Anderson & Lindner 1945: 318 (liste). — Kubo 1949: 440 (clé).

Sicyona laevis View in CoL – de Man 1911: 118; 1913: pl. 10, fig. 41a, b; 1922: 11, pl. 1, fig. 6, 6a. Non Bate, 1881.? Sicyonia parvula View in CoL – Hall 1962: 37, 181, fig. 125.

MATÉRIEL TYPE. — Le RMNH conserve dans l’alcool, sous le numéro 1106, une femelle lectotype de 30 mm de longueur totale (Lc = 8,0 mm; 11,0 mm rostre compris) et une femelle paralectotype (Lc = 8,0 mm), récoltées par von Siebold et Bürger. Ces deux spécimens sont malheureusement en état médiocre.

LOCALITÉ TYPE. — Japon.

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Japon. Sans indication de lieu, 2 8,0 et 8,0 mm (RMNH 1106). — Okinawa, 26°30,0’N, 127°50,9’E, 64 m, R. F. Bolland coll., 18.V.1984, 1 4,7 mm (USNM 412580). — Ibidem, 58 m, R. F. Bolland coll., 15.VI.1984, 1 5,3 mm (USNM 412580). — Banda, Tateyama, Boso Pen., 34°58’N, 139°46’E, 30 m, M. Osawa coll., 24.V.1990, 1 5,0 mm (MNHN-Na 13560).

Philippines. MUSORSTOM 3, stn CP 142, 11°47’N, 123°01,5’E, 26-27 m, 6.VI.1985, 1 3,0 mm (MNHN-Na 13559).

Indonesie. Siboga , stn 7, Java, 7°55,5’S, 114°26’E, près du récif de Batjulmati, 15 m et plus, corail et roches, 11.III.1899, 1 4,5 mm, identifiée S. laevis Bate par de Man 1922 ( ZMA). — Stn 184, Moluques, mouillage de Kampong Kelang, côte sud de l’île Manipa, 36 m, corail et sable, 11-12.IX.1899, 1 5,0 mm, identifiée S. laevis Bate par de Man 1911 ( ZMA).

Singapour. Au milieu du détroit de Singapour, filet à plancton, 1 juv. 3,0 mm ( NHM).

Australie. Achetée par Mr Bowerbank, 1 4,2 mm ( NHM 63.61).

DISTRIBUTION. — Japon, Singapour, Philippines (archipel de Sulu), Indonésie ( Moluques),? Australie. Semble vivre dans les eaux peu profondes; signalée de 13 à 64 m de profondeur.

REMARQUES

Cette espèce n’a été que rarement récoltée. D’après la littérature semblent connus: les deux femelles, adultes, étudiées par de Haan (qui existent à Leyde), un spécimen également du Japon (Kagosima) mentionné par Stimpson (1860), 10 mâles et femelles juvéniles récoltés par la Siboga en Indonésie et aux Philippines, auxquels il faut ajouter deux femelles identifiées, à tort, à S. laevis par de Man (1911, 1922), un juvénile de la région de Singapour mentionné par Hall (1962) et conservé au NHM. Curieusement l’espèce semble pratiquement absente des collections du Japon.

Une petite femelle provenant d’Australie (sans autre précision), malheureusement en très mauvais état, est conservée également à Londres.

Le fait que la plupart de ces récoltes concernent des juvéniles, que les deux types soient en mauvais état et que tous les spécimens adultes mentionnés jusqu’à présent soient des femelles, n’a pas facilité l’établissement des caractères de l’espèce.

Fort heureusement, dans les récoltes de l’USNM, nous avons trouvé un mâle et une femelle, récoltés à Okinawa au même emplacement, que nous identifions à S. parvula , ce qui permet de décrire pour la première fois le pétasma de cette espèce.

Le principal problème qui s’est posé a été d’essayer de savoir si S. parvula et S. rectirostris sont ou non synonymes.

À la suite de l’examen du matériel à notre disposition nous pensons que les deux espèces sont distinctes, mais ceci dit, le peu de matériel identifié (correctement?) à S. parvula que nous avons pu examiner nous laisse peu satisfait quant à la solidité de nos conclusions.

Nous ne donnerons pas ici une description de S. parvula mais mentionnerons les caractères permettant, pensons-nous, de séparer S. parvula et S. rectirostris . Ceux-ci portent sur:

– le rostre, droit ou légèrement recourbé vers le bas et s’amincissant légèrement de sa base à son extrémité chez S. rectirostris , droit ou légèrement recourbé vers le haut et ne s’amincissant pas chez S. parvula ;

– corrélativement, chez les spécimens adultes, le bord dorsal de la carapace (rostre inclus) convexe chez S. rectirostris et concave chez S. parvula ;

– la deuxième dent postrostrale souvent plus proche de la première que de la troisième chez S. rectirostris , tandis qu’elle est à peine moins espacée de la première que de la troisième chez S. parvula . Mais ce caractère n’est qu’indicatif, car nous avons observé des S. rectirostris dont la deuxième dent postrostrale était pratiquement à égale distance de la première et de la troisième; – le thélycum dont la partie antérieure de la plaque thélycale est, chez S. rectirostris , proportionnellement plus large avec des bords plus convexes postérieurement et dont la partie postérieure s’étrécit vers l’arrière et présente des bords latéraux presque droits, tandis que chez S. parvula , la partie antérieure de la plaque thélycale est très effilée avec des bords latéraux peu convexes et la partie postérieure, non étrécie, présente des bords latéraux convexes ( Figs 87 View FIG ; 90);

– le processus distal externe des lobes dorsolatéraux du pétasma plus obliques par rapport à l’axe du pétasma chez S. rectirostris que chez S. parvula et celui des lobes ventrolatéraux, en forme de courte languette arrondi chez S. rectirostris , totalement atrophié chez S. parvula ( Figs 88 View FIG ; 91 View FIG ).

Il semble par ailleurs que, chez S. rectirostris , le pleuron du quatrième segment abdominal porte toujours un denticule. Chez S. parvula , ce denticule semble pouvoir être totalement absent. Mais comme nous avons vu, à plusieurs reprises et dans le cas de S. bispinosa en particulier, combien ce caractère peut être variable, il ne semble pas qu’il puisse être considéré comme bien valable ici.

Kubo a considéré S. parvula comme étant très proche de S. bispinosa et la différencie de cette dernière, dans sa clé, par le rostre plus court (égal à la moitié de la longueur de la carapace, au lieu des 2/3 chez S. bispinosa ) et par la troisième dent du bord dorsal de la carapace située au niveau ou légèrement en arrière de l’orbite (au lieu d’être nettement en avant chez S. bispinosa ).

On peut ajouter à ces caractères la présence d’un renflement en forme de dent plus ou moins en forme d’angle droit sur le bord dorsal du deuxième segment abdominal (absent chez S. bispinosa ), précédé d’une entaille en V du bord dorsal (au lieu d’une simple incision chez S. bispinosa ).

S. parvula paraît également proche de S. trispinosa . Les deux espèces portent chacune trois dents sur le bord dorsal de la carapace, disposées de manière très voisine, et ont toutes deux un rostre assez grêle et relativement court.

Les deux espèces se distinguent toutefois par:

– la présence d’un renflement plus ou moins en forme de dent sur le bord dorsal du deuxième segment abdominal de S. parvula (absent chez S. trispinosa );

– l’absence totale de sillon pleural antérieur sur le premier pleuron abdominal chez S. parvula , alors que chez S. trispinosa , ce sillon est marqué, assez bien, sur toute la hauteur du pleuron;

– les pétasmas et les thélycums nettement différents ( Figures 91 View FIG et 84 View FIG d’une part, 90 et 83 d’autre part).

Taille

Le plus grand spécimen connu semble être le lectotype dont la longueur totale est de 30 mm.

ZMA

Universiteit van Amsterdam, Zoologisch Museum

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Malacostraca

Order

Decapoda

Family

Sicyoniidae

Genus

Sicyonia

Loc

Sicyonia rectirostris

Crosnier, Alain 2003
2003
Loc

Eusicyonia parvula

KUBO I. 1949: 440
ANDERSON W. W. & LINDNER M. J. 1945: 318
1945
Loc

Eusicyonia rectirostris

ANDERSON W. W. & LINDNER M. J. 1945: 318
BURKENROAD M. D. 1934: 71
1934
Loc

Sicyonia rectirostris de Man, 1907: 141

MAN J. G. & DE 1911: 116
MAN J. G. & DE 1907: 141
1907
Loc

Sicyonia parvula

BALSS H. 1914: 14
MAN J. G. & DE 1911: 117
STIMPSON W. 1860: 112
HAAN W. & DE 1849: 195
1849
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