Molgula karubari, Monniot & Monniot, 2003

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2003, Ascidies de la pente externe et bathyales de l’ouest Pacifique, Zoosystema 25 (4), pp. 681-749 : 738-739

Molgula karubari n. sp.

( Fig. 45 )

MATÉRIEL TYPE. — Indonésie. 5°15’S, 132°59’E, 760- 810 m, 25.X.1991, holotype (tunique: MNHN S3 MOL.A 342, lames MNHN S3 803-804).

ÉTYMOLOGIE. — En rapport avec la campagne K A R U B A R l o r s d e l a q u e l l e l ’h o l o t y p e a é t é récolté.

DESCRIPTION

L’animal, récolté par la campagne KARUBAR, est globuleux, de 15 mm de diamètre, entièrement couvert de sédiment. Les siphons ne sont pas saillants. La partie ventrale du corps porte une couronne de fins rhizoïdes courts. La tunique est très fine et fragile. Dépouillé de la tunique, le manteau laisse voir les organes par transparence. Les deux siphons sont extrêmement courts, le siphon buccal est bordé de six lobes, trois lobes digitiformes alternant avec trois lobes triangulaires, le siphon cloacal a quatre lobes filiformes courts.

La musculature comprend des systèmes de fibres bien séparés: de gros rubans radiaires partant de chaque siphon mais se prolongeant peu sur le corps ( Fig. 45B ) sauf quelques-uns issus du siphon buccal qui s’étendent sur la ligne médiodorsale. Un sphincter entoure chaque siphon. Un fort muscle transverse, perpendiculaire à la ligne médio-dorsale, s’étend jusqu’au milieu de chaque face latérale où il se termine brusquement. Un champ de très fines fibres transverses en feutrage, couvre toute la face dorsale et les faces latérales du manteau, mais manque sur une bande ventrale du corps.

Les deux siphons portent un court vélum interne. Les nombreux tentacules sont gros avec des ramifications minces, disposés en trois ordres de grandeur. Entre eux s’intercalent de petits boutons. Le bourrelet péripharyngien sinueux comprend deux lames inégales, la plus postérieure est la plus large. L’indentation dorsale est large, très marquée ( Fig. 45A ). Le tubercule vibratile en bouton s’ouvre en une fente longitudinale. Le ganglion nerveux est très allongé ( Fig. 45B ).

La branchie est constituée d’un tissu fin. Il y a six plis de chaque côté, très hauts, qui se recouvrent partiellement et qui comprennent une douzaine de sinus longitudinaux bien espacés. Les infundibula, coniques, s’enfoncent sous les plis branchiaux jusqu’à la moitié de leur hauteur seulement. Les sommets des plis n’ont pas de stigmates, ce qui donne à la branchie un aspect très perforé. Il y a un sinus longitudinal entre les plis, difficile à isoler des sinus de la base des plis.

Le tube digestif, allongé le long de la ligne médioventrale, forme une boucle très fermée ( Fig. 45A ). L’estomac, très peu élargi, est recouvert d’une glande hépatique peu volumineuse. L’intestin est iso-diamétrique. L’anus bilobé est soudé au raphé.

Les gonades ( Fig. 45A ), une de chaque côté, sont allongées. L’ovaire, en boudin central, est bordé de vésicules testiculaires lobées ( Fig. 45C ). Chaque vésicule testiculaire débouche dans un spermiducte commun qui suit l’axe de l’ovaire. La gonade gauche, rectiligne, est logée contre l’intestin. La gonade droite s’enroule autour du demi-périmètre du rein et se dirige vers l’orifice cloacal ( Fig. 45A ). Les papilles mâles et femelles des gonades sont tubulaires, bien séparées l’une de l’autre, saillantes dans la cavité cloacale ( Fig. 45C ). Le rein est volumineux, ovoïde ( Fig. 45A ).

REMARQUES

Par la forme de la gonade droite enroulée autour du rein, cette nouvelle espèce se rapproche de Molgula rima Kott, 1972 .

Molgula karubari n. sp. s’isole par la structure de sa branchie, par la disposition particulière de la musculature et par sa boucle intestinale très fermée.

Figures

FIG. 45. — Molgula karubari n. sp.; A, spécimen ouvert; B, musculature de la face dorsale; C, gonade.Échelles: A, 5 mm; B, 1 cm; C, 1 mm.