Scaria madeleinae, Itrac-Bruneau & Doucet, 2023

Itrac-Bruneau, Raphaëlle & Doucet, Guillaume, 2023, Apport des collections du Muséum national d’Histoire naturelle et de Didier Morin à la connaissance des Batrachideinae et Lophotettiginae (Orthoptera, Tetrigidae) de Guyane, Zoosystema 45 (20), pp. 601-634 : 618-622

Scaria madeleinae n. sp.

( Figs 8 ; 9 ; 10A, B ; 15K )

urn:lsid:zoobank.org:act:33544D7B-89A0-4875-ADF9-D06DDC86C152

MATÉRIEL TYPE. — Holotype. Guyane • 1 ♂; [Régina], Arataye, affl. Approuages, aval du Saut Pararé; abattage de jour, arbre n°1; 4.VII.1988; L. Desutter & P. Grandcolas leg.; MNHN-EO-CAELIF11280.

Allotype. Guyane • 1 ♀; [Régina], Arataye, affl. Approuagues, aval du Saut Pararé; abattage de jour, 1; 4.VII.1988; L. Desutter & P. Grandcolas leg.; MNHN-EO-CAELIF11281.

Paratypes. Guyane • 1 ♂; [Camopi], Camp Couleuvre , Mont St Marcel, Oyapock; 21.III.1976; M. Descamps leg.; MNHN-EO-CAELIF11282 • 1 ♂; [Camopi], Camp Pinot , entre Trois Sauts et Mont St Marcel, Oyapock; 30.III.1976; M. Descamps leg.; MNHN-EO-CAELIF11283 • 2 ♀; [Régina], Arataye , affl. Approuages, aval du Saut Pararé; abattage de jour, arbre n°5; 11.VII.1988; L. Desutter & P. Grandcolas leg.; MNHN-EO-CAELIF11284, MNHN-EO-CAELIF11285 .

AUTRE MATÉRIEL. — Guyane • 1 ♂; [Camopi], Mont Itoupé; 03°01’19”N, 53°05’03”W; alt. 800 m; piège à interception vitré; 17.III.2010; SEAG leg.; coll. DM .

ÉTYMOLOGIE. — Le nom d’espèce est dédié à la bien-aimée et regrettée grand-mère (Madeleine Bruneau) de la première autrice.

DIAGNOSE. — Parmi les 13 espèces actuellement recensées du genre Scaria ( Cadena-Castañeda et al. 2019; Kasalo et al. 2021) auxquelles s’ajoutent les deux autres décrites dans cet article, seules deux n’ont pas de tache sur les tegmina: Scaria maculata Giglio-Tos, 1898 et Scaria lineata Bolívar, 1887 .

La distinction avec le premier taxon est aisée puisqu’elle peut se faire sur la base de l’observation de bandes post-oculaires (absentes chez S. maculata ), de la forme triangulaire de l’épiprocte du mâle (arrondie chez S. maculata ), de la longueur du dernier segment abdominal par rapport à l’avant dernier (rapport inférieur ou égal à 1, contre environ 1,3 chez S. maculata ) et de la longueur du pronotum qui dépasse fortement les genoux des fémurs postérieurs (il dépasse tout juste les genoux chez S. maculata ). La distinction avec S. lineata se fait par la forme de la plaque sous-génitale de la femelle (avec une invagination médiane chez S. lineata ), la forme triangulaire de l’épiprocte du mâle (ovoïde chez S. lineata ), la forme élancée du fémur de la patte médiane (trapue chez S. lineata ) et enfin une coloration générale brun-jaune clair du pronotum, au moins chez les individus conservés à sec (pronotum noirâtre avec une ligne claire le long de la carène chez S. lineata ).

DESCRIPTION

Mâle holotype

Coloration générale ( Fig. 10A ). Corps à dominante brun clair. Pronotum plus foncé dans sa partie postérieure. Face et parties basales des lobes latéraux du pronotum brun foncé. Partie antérieure de l’épine pronotale noire. Présence de bandes post-oculaires noirâtres.Quatre derniers articles des palpes maxillaires blanchâtres.Fémurs postérieurs avec une tache sur la carène ventrale externe en partie proximale.Tegmina noirâtres, sans tache. Cerques bruns à leurs bases et plus foncés à leurs extrémités.

Tête. Tête légèrement plus large que la partie antérieure du pronotum. Tégument faiblement granuleux. Yeux globuleux. Antennes filiformes composées de 22 articles, le dernier pointu. Présence d’une bande post-oculaire derrière chaque oeil. En vue latérale, côte frontale régulièrement arrondie, sans angle marqué. Carènes faciales ne dépassant pas les pédicelles antennaires. En vue frontale, antennes insérées juste au-dessus de la ligne reliant le bas des yeux.Côte frontale bifurquée en dessous du fastigium, juste au-dessus du milieu des yeux, ses carènes faciales fines, faiblement divergentes, presque parallèles (scutellum étroit), englobant l’ocelle médian situé nettement sous la ligne reliant le bas des yeux. Ocelles latéraux positionnés au niveau du milieu des yeux, légèrement en dessous de la bifurcation de la côte frontale. Derniers articles des palpes maxillaires dilatés et aplatis. En vue dorsale, yeux dépassant le fastigium. Fastigium court et étroit, pourvu de deux petits lobes collés aux yeux. OEil large (0,76 mm), 1,46 fois plus large que l’espace interoculaire (0,52 mm). Présence de lobes supra-oculaires.

Pronotum ( Fig. 10A ). Macropronotal, l’extrémité du pronotum dépassant largement les genoux des pattes postérieures. En vue dorsale, carène médiane très peu saillante, bien visible sur toute sa longueur. Partie antérieure du pronotum terminée par une longue épine. Lobes latéraux dirigés vers le bas et tronqués. En vue latérale, marge antérieure fortement courbée depuis l’épine pronotale jusqu’à la prozone, présence d’une légère bosse dans la métazone, le reste plat.

Ailes ( Fig.10A ).Tegmina et ailes postérieures présents.Tegmina elliptiques, longs de 1,34 mm, sans tache. Ailes postérieures (11,05 mm) 8,3 fois plus longues que les tegmina, dépassant nettement l’extrémité du pronotum.

Pattes ( Fig. 10A ). Fémurs des pattes antérieures très élancés, six fois plus longs que larges, terminés par une épine émoussée. Présence de deux carènes dorsales peu saillantes et peu visibles. Fémurs des pattes médianes très élancés, 6,3 fois plus longs que larges, terminés par une forte épine. Présence de deux carènes bien délimitées sur la marge dorsale. Carènes des fémurs antérieurs et médians droites, non lobées ou sinuées. Fémurs des pattes postérieures 4,1 fois plus longs que larges. Griffes du tarse de la patte médiane droite manquantes.

Abdomen ( Fig. 10B ). Épiprocte court (atteignant le début de la plaque sous-génitale), de forme triangulaire terminée en pointe. En vue latérale, plaque sous-génitale allongée, dans le prolongement du segment précédent. En vue dorsale, plaque sous-génitale présentant un sillon étroit sur toute sa longueur. Cerques longs, coniques, régulièrement rétrécis depuis la base et terminés par une soie épaisse.

Mensurations. Voir Tableau 3.

Variations observées chez les paratypes ♂

Coloration de la face brun clair à verdâtre. Contraste plus marqué entre la couleur de la face et les bandes post-oculaires. Palpes maxillaires à coloration variable. Parties basales des lobes latéraux du pronotum verdâtres. Pattes postérieures avec les tarses et les parties proximales des tibias blanchâtres, le reste des tibias noirâtres. Fémurs postérieurs avec une ligne noirâtre sur la carène dorsale externe en partie proximale. Cerques bruns à leurs bases et plus clairs à leurs extrémités.

Femelle allotype

Coloration générale ( Fig. 9 A-E). Corps à dominante brun clair. Face, partie antérieure du pronotum et lobes latéraux jaunâtres. Pronotum plus foncé dans sa partie postérieure. Partie antérieure de l’épine pronotale noire. Présence de bandes post-oculaires noirâtres. Quatrième article des palpes maxillaires blanchâtre, les troisième et cinquième en partie blanchâtres, le reste brunâtre. Fémurs postérieurs avec une ligne noirâtre sur la carène dorsale externe et une tache sur la carène ventrale externe en partie proximale. Tegmina noirâtres, sans tache.

Tête ( Fig. 9C, D). Identique au mâle excepté les caractères suivants. Tête légèrement plus étroite que la partie antérieure du pronotum. Antennes filiformes composées de 23 articles, le dernier pointu, insérées juste au-dessous de la ligne reliant le bas des yeux. OEil (0,78 mm) 1,13 fois plus large que l’espace interoculaire (0,69 mm).

Pronotum ( Fig. 9A, D ). Identique au mâle.

Ailes ( Fig. 9A, E ). Identique au mâle excepté les caractères suivants. Tegmina longs de 1,68 mm. Ailes postérieures (12,56 mm) 7,5 fois plus longues que les tegmina.

Pattes ( Fig. 9A, E ). Identique au mâle excepté les caractères suivants. Fémurs des pattes antérieures 6,3 fois plus longs que larges. Fémurs des pattes médianes 6,8 fois plus longs que larges. Fémurs des pattes postérieures quatre fois plus longs que larges.

Abdomen ( Fig. 9F, G ). Épiprocte se terminant en une longue pointe. Cerques coniques, régulièrement rétrécis depuis la base, terminés par une soie épaisse. En vue ventrale, plaque sous-génitale plus longue que large, doublement échancrée à son extrémité, en forme de « 3 ». Ovipositeur élancé, sa longueur 4,9 fois la hauteur de la valve dorsale. Valves dorsales pourvues de dents marquées et de tailles irrégulières. Ovipositeur environ 1,6 fois la longueur de la plaque sous-génitale.

Mensurations. Voir Tableau 3.

Variations observées chez les paratypes ♀

Coloration générale variable (du jaune au brun foncé).

Figures

FIG. 8. — Scaria madeleinae n. sp. paratype ♂, MNHN-EO-CAELIF11283: A, habitus en vue latérale; B, habitus en vue dorsale; C, tête vue de face; D, tête en vue latéro-dorsale; E, tegmen; F, extrémité de l’abdomen en vue dorsale; G, extrémité de l’abdomen en vue latérale. Photos: G. Doucet. Échelles: A, B, 1 mm; C-G, 0,5 mm.

FIG. 9. — Scaria madeleinae n. sp. allotype ♀, MNHN-EO-CAELIF11281: A, habitus en vue latérale; B, habitus en vue dorsale; C, tête vue de face; D, tête en vue dorsale; E, partie médiane du pronotum en vue latérale et tegmen; F, extrémité de l’abdomen en vue ventrale; G, extrémité de l’abdomen en vue latérale. Photos: G. Doucet. Échelles: A-E, 1 mm; F, G, 0,5 mm.

FIG. 10. — Scaria madeleinae n. sp. holotype ♂, MNHN-EO-CAELIF11280 (A, B), Scaria producta Hancock, 1907 (C, D) et Scaria hamata (De Geer, 1773) (E, F): A, habitus en vue latérale; B, extrémité de l’abdomen en vue latérale; C, habitus en vue latérale; D, extrémité de l’abdomen en vue latérale; E, habitus en vue latérale; F, plaque sous-génitale en vue ventrale. Photos: G. Doucet. Échelles: A, C, E, 1 mm.

FIG. 15. — Distribution en Guyane des 14 espèces de Batrachideinae Bolívar,1887 et Lophotettiginae Hancock,1909 identifiées dans les deux collections étudiées. Sources: Wikimedia Maps © les contributeurs d’OpenStreetMap sous licence ODbL. Réalisé avec Qgis.