Labiobaetis atrebatinus (Eaton, 1870)

Wagner, André, 2018, Labiobaetis atrebatinus (Eaton, 1870) (Ephemeroptera: Baetidae): première mention pour la Suisse et remarques sur l’identification des larves, Entomo Helvetica 11, pp. 117-127 : 120-124

Critères d’identification de Labiobaetis atrebatinus

Larves

Dans la pratique, le regard est attiré par la forme très «rectiligne» de la larve de L. atrebatinus vue de profil ( Fig. 16 ). Par cette forme, comme également par les denticulations importantes de la marge postérieure des tergites ( Fig. 12 ), et les tergites souvent peu contrastés (comparer les figures 18 et 19), elle peut se rapprocher de Nigrobaetis niger (Linnaeus, 1761) . Les tergites peuvent également être uniformément colorés avec seulement 4 taches claires comme chez certains Baetis liebenauae (comparer les figures 22 et 23) et Baetis buceratus Eaton, 1870 .

Pour séparer L. atrebatinus de toutes les espèces de Baetidae suisses ou potentielles pour la Suisse, sont discriminants à eux seuls les caractères suivants: l’échancrure du 3ème segment du palpe maxillaire ( Fig. 2 ), la présence d’un lobe apicolatéral sur le scape ( Fig. 3 ), l’importance du «pouce» du palpe labial ( Fig. 4 ), les deux tubercules de la mola gauche (voir flèches de la figure 5), les incisions dans le processus de la mola ( Fig. 6b ), les dents de la mola souvent composées de 2 segments ( Figs 6a et 7 ) et les soies ramifiées proches de la marge antérieure du labre ( Figs 14, 15 ). Autres critères qui peuvent être partagés avec d’autres espèces, mais dont la réunion est discriminante: de profil, forme générale rectiligne ( Fig. 16 ); espace séparant les antennes très faible avec présence d’une carène comme chez Alainites muticus (Linnaeus, 1758) et Nigrobaetis niger ; dents de la marge postérieure des tergites longues et pointues ( Fig. 12 ); soies de la marge externe des fémurs peu nombreuses, courtes et épaisses ( Figs 9, 11 ); 7 paires de branchies allongées (1,5–2 x la longueur du tergite suivant) ( Figs 16, 18 ), à trachéation très contrastée (p. ex. Fig 22 ); coloration des larves très claire, peu contrastée, sans véritable dessin durant la croissance: partie latérale blanche et 1 (2) paires de taches blanches pouvant s’étendre sur la partie dorsale des tergites ( Figs 18 , 21 ); en fin de croissance, 2 paires de taches claires plus ou moins allongées et fusionnées sur fond foncé ( Figs 20, 22 ).

A l’aide des 7 premiers caractères proposés (chacun étant discriminant à lui seul), l’identification formelle ne pose aucun problème.

Imagos

C’est la seule espèce de Baetidae présente en Suisse, avec Acentrella sinaica Bogoescu, 1931 , ne possédant pas de processus costal aux ailes postérieures. La description complète se trouve dans Müller-Liebenau (1969).

Figures

Figs 16 et 18. Labiobaetis atrebatinus (Eaton, 1870). Figs 17 et 19. Nigrobaetis niger (Linnaeus, 1758).

Figs 2–15. Labiobaetis atrebatinus (Eaton, 1870), larve. Fig. 2. 3ème article du palpe maxillaire; Fig. 3. Scape et pédicelle antennaires; Fig. 4. Palpe labial; Fig. 5. Mola gauche; Figs 6–7. Détails de la mola gauche; Fig. 8. Mandibule gauche; Fig. 9. Fémur antérieur; Figs 10–11. Détails; Fig. 12. Tergite 6; Fig. 13. Paraprocte; Fig. 14. Face dorsale du labre; Fig. 15. Soies.

Figs 20–22.Labiobaetis atrebatinus (Eaton, 1870).Fig.20. Coloration habituelle lors des derniers stades larvaires; Figs 21–22. Taches des tergites particulièrement restreintes. Fig. 23. Baetis liebenauae Keffermüller, 1974; Taches des tergites particulièrement marquées.