Euponera (Trachymesopus) lamottei, Forel, 1953

Bernard, F., 1953, La reserve naturelle integrale du Mt Nimba. XI. Hymenopteres Formicidae., Memoires de l'Institut Francais d'Afrique Noire 19, pp. 165-270 : 195-196

Euponera (Trachymesopus) lamottei n.sp.

Le sous-genre Trachymesopus Em. comprend des Euponera nettement distinctes des autres par la tete et les antennes plus courtes. Les 4 especes africaines decrites ont toutes une vaste repartition, la plus etendue ( E. darwini FOREL ) allant jusqu'aux Philippines et en Australie; elles sont jaunes et trapues. Le nouveau type s'en ecarte beaucoup:

Type: une femelle desailee, savane de Keoulenta, 27 mars (Lamotte). Long. 4,9 mm. Noire, assez luisante. Proche d'une forme malaise: E. sharpi FOREL , dont l'ouvriere seule, longue de 6,2 mm., est connue (types de FOREL, vus dans les coll. FOREL et SANTSCHI, recoltes a Singapour.

Ces deux especes ont en commun la couleur (un peu plus brune chez sharpi ), la tete courte, a vertex un peu concave, ornee de mailles reticulees rugueuses. Le thorax (a part les particularites de caste de la femelle), les pattes la pilosite forte, sont pratiquement identiques. Par rapport a sharpi , E. lamottei a les caracteres suivants:

Notablement plus petite (la femelle de sharpi aurait au moins 7 mm.). Mandibules a dents faibles, mousses (fig. 2, h), au lieu d'aigues. Clypeus ponctue-chagrine, a points faibles et serres (points forts et espaces pour sharpi ). 1er article du funicule un quart plus long que large, les suivants un peu plus larges que longs (le 1er carre chez sharpi ). Bord superieur de l'ecaille plus large que le reste, et limite par de faibles angles (fig. 2, g) (ecaille plutot elar- gie vers le bas dans sharpi ). Gastre plus court et a poils plus fins. Avec Tetramorium humerosum , E. lamottei donne au Nimba des affinites malaises.

Moins primitifs et plus petits que les precedents, ces Ponerides tres repandus offrent de grandes difficultes systematiques. Plusieurs especes, comme P. coarctata LaTR, P. ragusae EM., habitent plus de la moitie du globe, avec maintes races regionales. Les descriptions des auteurs classiques sont trop souvent vagues: il faut arriver a SANTSCHI pour trouver quelques bonnes figures des ouvrieres. Dans son memoire important sur le Congo (1922), WHEELER ne cite aucun Ponera : or la mission americaine en a certainement capture, mais leur etude a du paraitre trop ardue.

30 especes sont decrites d'Afrique. Dans le lot abondant du Nimba, il y a 4 formes deja connues et plus de 13 inedites, dont certaines retrouvees dans la region d'Abidjan par VIL- LIERS et DelAMARE-DebOUTTEVILLE. Apres avoir recule d'abord devant ce dedale, je me suis decide a mettre un peu d'ordre, provisoirement au moins, parmi les Ponera ethiopiennes, en donnant un tableau des especes pouvant se trouver en Afrique francaise. Mais une vraie revision devra comprendre les trois castes des Ponera de l'Ancien Monde.