Platypleura liberiana » Distant, 1912

Boulard, Michel, 1985, Cigales Africaines Nouvelles ou Mal Connues de la Famille des Cicadidae (Homoptera, Cicadoidea), Annales de la Société entomologique de France (N. S.) 21 (2), pp. 175-188 : 184

7. Redécouverte de « Platypleura liberiana » Distant, 1912

En 1912, William L. Distant faisait connaître une Cigale décrite sur un seul spécimen mâle des collections du British Museum et étiqueté « West Africa, Liberia, W.P. Lowe»; il lui donna le binom « Platypleura liberiana ». Cette espèce, depuis, ne restait connue que par le spécimen-type, bien qu’un autre mâle figurât dans les collections du British Museum, mais avec une étiquette portant: « Annobon Island, 9-VII — 22-VIII-1959, Cambridge University Expédition», ce qui laissait perplexe quant à la patrie de la Cigale en question. Lors d’un séjour au British Museum, j’avais pu me rendre compte, par ailleurs, que cette espèce n’appartenait pas au genre Platypleura : son corps allongé, ses homélytres longs et arrondis à l’apex et surtout la conformation de ses genitalia s’y opposaient. Toutefois, j’avais mis en réserve le taxon générique que représentait cette Cigale, n’ayant pas d’autres matériaux à ma disposition.

Mais voici qu’au cours d’un récent voyage qu’il fit à Pagalu (2) en janvier 1984, Monsieur Jean-Guy Canu a eu la bonne fortune de capturer quelques Cigales. Ces Cigales, qui m’ont été transmises par notre collègue Robert Blanc, sont toutes de la même espèce et en tout point semblables au type de la P. liberiana de Distant. Cette récolte importante et qui comprend des mâles et des femelles, permet d’ assurer la description du nouveau genre en instance; elle oblige aussi à redécrire l’espèce en donnant des précisions sur les pièces génitales et à poser la question de sa patrie véritable, puisque cette Cigale n’a jamais été reprise au Libéria, ni ailleurs en Afrique de l’Ouest, tout au moins à ma connaissance.

D’après J.-G. Canu, cette espèce était la seule Cigale présente dans l’île d’Annobon, lors de son escale et il l’a appréciée « relativement abondante ». On peut penser que, comme la Pycna schmitzi Boulard, 1979 , propre à l’île voisine de Sao Tomé, cette espèce « liberiana » est endémique d’Annobon; de sorte telle que l’indication de localité, portée par l’exemplaire décrit par Distant, relèverait d’une erreur d’étiquetage. Quoi qu’il en soit, il convient maintenant de donner de nouvelles diagnoses. Le nouveau genre est dédié à M. J. -G. Canu avec tous mes remerciements.