Gomphotherium subtapiroideum (Schlesinger, 1917)
publication ID |
https://doi.org/ 10.5252/g2014n1a2 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/03F19B13-9C08-FFAE-3A9D-FF143BCFFB07 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Gomphotherium subtapiroideum (Schlesinger, 1917) |
status |
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Gomphotherium subtapiroideum (Schlesinger, 1917)
La conclusion précédente s’applique également aux caractères de Gomphotherium subtapiroideum , telle que l’espèce est redéfinie par Göhlich (2010) dans la zone MN5. La difficulté est que si l’on conçoit, pour les caractères des molaires, un morphocline allant, par exemple, de G. sylvaticum à G. subtapiroideum puis G. angustidens , il est difficile d’établir des coupures morphologiques nettes permettant des interprétations taxinomiques simples. Il reste qu’aucune dent jugale mise au jour à En Péjouan ne présente de cachet « subtapiroïde »: toutes, au contraire, ont des cuspides massives, des interlophes (ides) étroits, bouchés par des conules centraux agrandis; l’asymétrie du trèfle prétrite des molaires supérieures est marquée; le cingulum lingual des molaires supérieures n’est jamais continu ni dilaté. L’échantillon décrit dans l’Orléanien de Sandelzhausen par Schmidt-Kittler (1972) et Göhlich (2010) comme appartenant à G. subtapiroideum est sans ambiguïté sur ce plan. De même, chez cette espèce on retrouve des défenses supérieures primitives, comparables à celles des espèces composant G. « groupe annectens » ( Göhlich 2010: 188, fig. 13). Les défenses inférieures, en revanche, évoquent par certains côtés celles de G. angustidens (parfois présence d’un sillon longitudinal ventral ( Fig. 72E, G View FIG ), concavité parfois marquée de la face dorsale ( Göhlich 2010: 187, fig. 12)), mais, comme chez G. « groupe annectens », aucune, quelle que soit la taille, donc l’âge individuel, ne montre de figure d’usure creusant la face dorsale.
L’hiatus morphologique entre la denture de G. subtapiroideum et celle de G. angustidens peut sembler moindre qu’il ne l’est entre chacune de ces deux espèces et G. « groupe annectens » (à une exception mentionnée plus loin). C’est pourquoi les deux espèces sont confondues par de nombreux auteurs, le morphe subtapiroïde des molaires étant alors interprété comme un simple variant de G. angustidens ( Maldonado et al. 1983: 440; Tobien 1972: 171). Ce dernier point de vue est d’une certaine manière en phase avec la conception originale du morphe subtapiroïde et du nom conçus par Schlesinger (1917: 31): Mastodon (Bunolophodon) angustidens forma subtapiroidea. Cependant, les plus simples des molaires subtapiroïdes découvertes à Sandelzhausen (M2-M3 associées à i1 et m2-m3 d’un même individu) ( Göhlich 2010: 180, fig.8e, f; 183, fig. 10f) sont de morphotype « groupe annectens » du point de vue du développement des conules centraux et se démarquent d’autant plus clairement de G. angustidens .
Un point est à soulever concernant la variation morphologique intraspécifique de G. subtapiroideum et de G. angustidens . Chez les deux espèces, la variation du développement des conules centraux formant les trèfles prétrites est comparable. Les conules peuvent être forts ( G. angustidens ) ou faibles ( G. subtapiroideum ), ils sont dans les deux cas simples ou subdivisés (voir par exemple deux m3 de G. subtapiroideum décrites par Göhlich (2010: 179, fig. 7h, i)). Lorsqu’ils sont subdivisés ils forment un alignement régulier (une crête bunodonte): c’est la morphologie dite « serridentine » dont Tobien (1972) avait déjà signalé qu’il s’agit d’une variation morphologique et non d’un trait distinctif. On rappelle qu’Osborn avait conçu une sous-famille puis une famille de mastodontes (les Serridentidae Osborn, 1921, comprenant quarante espèces) à partir de ce trait jugé considérable ( Osborn 1936: 381-387). En revanche il semble que la dissymétrie du trèfle prétrite et la fusion du conule central prétrite antérieur et du mésoconelet correspondant soient des traits de G. angustidens .
On pourrait juger que la dissymétrie du trèfle même si elle est constante à En Péjouan (MN7/8), n’a pas plus d’importance en soi que la morphologie « serridentine» des conules centraux qui, elle, est considérée comme taxinomiquement non significative. Cependant, comme on l’a dit plus haut, si les molaires «serridentines » et bunolophodontes simples coexistent à En Péjouan, aucune ne montre de cachet subtapiroïde. En outre, sur les molaires supérieures subtapiroïdes aux conules plus réduits, les conules centraux antérieur et postérieur ont un développement égal ou bien c’est l’antérieur qui est le plus développé (morphotype plésiomorphe largement réparti). Sur quelques dents subtapiroïdes (dont l’holotype de G. subtapiroideum figuré par Schlesinger [1917: pl.7, fig. 3], ou encore une M3 décrite par Göhlich 2010: 183, fig. 10d) à Sandelzhausen, le conule central postérieur 2, quoique non agrandi, est étiré en direction posttrite. Ce peut être tenu pour une tendance en direction de G. angustidens . En revanche, les autres traits du morphotype G. angustidens sont absents chez G. subtapiroideum : pas de fusion du conule central prétrite antérieur et du mésoconelet et cingulum lingual continu, deux traits encore à l’état plésiomorphe (et transformés chez G. angustidens ). Par ailleurs, le gisement de Malartic, d’âge MN6 selon Ginsburg & Bulot (2000: 64), a livré (outre Z. turicensis ) l’espèce bunolophodonte G. angustidens avec des caractères permettant de préciser la variation intraspécifique. Les M3, quoique non subtapiroïdes, possèdent des conules centraux prétrites antérieurs développés et c’est dans le premier interlophide et non dans le second, contrairement à la norme, que le trèfle est clairement dissymétrique. Cependant la fusion du conule central prétrite antérieur et du mésoconelet est réalisé sur tous les lophes, selon le morphotype G. angustidens . Il est donc très possible que les états dérivés des traits des molaires de G. angustidens ne soient pas forcémement tous associés dans les différentes populations de l’espèce dans les zones MN5-6.
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.