Rapanea modesta Mez var. modesta

Schmid, Maurice, 2009, Contribution à la connaissance des Primulaceae (ex Myrsinaceae) de Nouvelle-Calédonie. II. Le genre Rapanea Aubl., Adansonia (3) 31 (2), pp. 341-395 : 360

Rapanea modesta Mez var. modesta

REMARQUES

Outre les spécimens de référence mentionnés par Mez, l’herbier de Paris comprend une trentaine d’échantillons, issus de collections anciennes (Balansa, Schlechter, Vieillard) ou récentes, pouvant être rattachés à cette variété, avec cependant un polymorphisme assez accentué.

Ainsi MacKee 13246, en provenance de la haute Amoa (arbuste en forêt, sur terrain schisto-gréseux, vers 400 m) et MacKee 13393, de Sarraméa (maquis sur terrain ultramafique (?) à basse altitude) ont des limbes assez minces, atteignant 9-10 × 4 cm, et des fleurs subsessiles, sur le vivant, verdâtres pour le premier, rougeâtres pour le second, alors que MacKee 13927, en provenance du col des Roussettes (grand arbuste de 6 m, en forêt vers 500 m) et MacKee 41319, du Mé Aoui (arbuste de 4 m, en forêt sur schistes, vers 700 m) ont des limbes de 5 × 2,5 cm et des fleurs ou fruits nettement pédicellés.

Les échantillons récoltés sur le mont Mou, vers 200 m (Balansa 2831) et dans le massif des Koghis, vers 700 m, (McPherson 1704) sont très conformes à l’échantillon type. Parmi ceux provenant du sommet du mont Mou, vers 1100-1200 m, seul McPherson 5869 présente une forme assez typique, Schlechter 14926 et Veillon 992, à limbes plus petits et plus coriaces, se rapprochant de la variété coriaria.

Les échantillons récoltés sur les flancs du mont Panié, en forêt sur micaschistes, vers 600-700 m, (McPherson et al. 15929, 17721, 17728) comme sur les pentes de l’Ignambi (Däniker 1806, Schlechter 15481, Veillon 3844, Vieillard 877 et 889) ont des limbes bien typiques, elliptiques-lancéolés, obtus à subaigus, parfois relativement étroits, de 6-8 × 2-8 cm, des fruits de 3-4 mm de diamètre, généralement pédicellés. Cependant les échantillons provenant du sommet du mont Panié se rattachent à la var. coriaria , la récolte Veillon 9607, effectuée vers 800-1000 m, à limbe relativement petit et coriace, pouvant représenter une forme de passage.

À la suite de la diagnose de Rapanea vieillardii, Mez (1902) , entre autres échantillons de référence, mentionne Vieillard 2843, sans localisation. On trouve dans l’herbier de Paris plusieurs parts sous le numéro 2843, dont certaines, provenant de récoltes effectuées sur la Grande Terre à Wagap (arbuste en forêt, en bordure de torrent), nous paraissent devoir être rattachées à R. modesta , alors que nous avons mis en synonymie R. vieillardii et R. novocaledonica . Ces échantillons de Wagap se distinguent par leur feuillage relativement dense et leurs inflorescences mâles pluriflores. Les limbes elliptiques-lancéolés, assez minces, avec une nervation secondaire bien visible, font 4-5 × 1,5-2 cm. Les fleurs sont brièvement pédicellées et les sépales sont marqués de deux raies glanduleuses. L’échantillon Bernardi 10177, de Forêt Plate vers 700 m (arbuste de 4 m, à fleurs ♂ jaunes, en forêt) en paraît très proche. Il se distingue des autres formes de R. modesta par l’absence de glandes bien apparentes dans ses fleurs.

C’est par la variété type que R. modesta serait représenté au Vanuatu (Santo, Efaté, Erromango) , où certains sujets dépasseraient 10 m de hauteur. La description qu’en donne A. C. Smith dans sa révision des Myrsinacées de la région fidjienne (1973), plus complète que celle figurant dans l’ouvrage de Mez (1902) et s’en écartant sur quelques points (pétioles ailés, fleurs sessiles, ornementation glanduleuse des sépales), comme l’examen de récoltes récentes, pourrait cependant justifier la distinction d’une ou plusieurs variétés du Vanuatu .