Centrantyx (Nitidocentrantyx) raffrayi (Fairmaire, 1884)

Gennaro, Cyril Di, 2019, Rare Earth Elements (REE) in Al- and Fe- (Oxy) - Hydroxides in Bauxites of Provence and Languedoc (Southern France): Implications for the Potential Recovery of REEs as By-Products of Bauxite Mining, Belgian Journal of Entomology 81, pp. 1-41 : 1-41

Centrantyx (Nitidocentrantyx) raffrayi (Fairmaire, 1884)

( Figs 15-18 )

MATÉRIEL ÉTUDIÉ: La ♀ étudiée par VALCK LUCASSEN (1935) du MNHB, provenant de Kolubi (Harargué en Ethiopie), 1♂ et 3♀♀ du mont Lasta (Wollo) en Ethiopie. Parmi ces derniers, le mâle est désigné comme néotype et une des femelles comme alloréférent .

DESCRIPTION ORIGINALE:

« — M. L. Fairmaire présente la description d'un nouveau genre de Cétonide, découvert dans les hautes montagnes d'Abyssinie par notre collègue M. Raffray

CENTRASPIS . — Ce genre se rapproche des Euryomia et surtout des Erirhipis de l'Amérique du Nord ; il en diffère par les élytres dont le bord externe est légèrement sinué à la base, ce qui rend les angles huméraux moins saillants, par l'écusson plus allongé et bien plus aigu, par le chaperon court, rétréci à la base et fortement échancré au devant des yeux, largement mais peu fortement sinué au bord antérieur, et par le corselet fortement sinué sur les côtés en arrière. La saillie prosternale est courte, plate, séparée par un profond sillon garni de poils; les tibias antérieurs ne sont pas plus grands que les autres et ont en dehors trois dents assez fortes. Le menton est à peine sinué en avant et le corselet est bordé latéralement par un large sillon.

C. Raffrayi . — Long. 19 mill. — Ovato-quadrata, supra planiuscula, viridis, nitida, elytris, parte scutellari excepta, minus nitidis aut sub-opacis, pallide fulvescentibus aut pallide lilaceis, interdum macula discoidali parva albido-pubescente signatis, subtus dense albidovillosa, pedibus rufis; capite rarius punctato, clypeo lateribus marginato, inter oculos biimpresso et dense fulvo-villoso; prothorace elytris angustiore, basi sat fortiter trisinuato, sat fortiter laxe punctato, spatio medio longitudinalitcr laevi, basi latiore, utrinque sulco marginali sat lato albido-pubescente, ante angulos posticos abbreviato, angulis anticis valde obtusis; scutello laevi, basi utrinque impressiusculo, punctato et pubescente; elytris post medium attenuatis, apice fere truncatis, angulo suturali sat acuto, sutura elevata polita et utrinque costulis 2 apice conjunctis et callosis, 1 a medio, 2 a basi interdum obsoletis, intervallis cicatricosis; pygidio obliquo, rarissime punctato, utrinque obsolete impresso; corpore subtus medio laevi, lateribus punctato, abdomine utrinque anguste maculis albido-pubescentibus transversim signato.

Montagnes d'Abyssinie.

Cet insecte ressemble d'une manière curieuse à Erirhipis fulgida F., de l'Amérique du Nord, tant pour la forme que pour la coloration; mais il en diffère notablement par l'écusson très aigu, les élytres à peine sinués en dehors, le chaperon resserré à la base, très court, sinué en avant, et le corselet plus fortement sinué sur les côtés avec les angles antérieurs presque arrondis. » FAIRMAIRE (1884a).

Puis, FAIRMAIRE se rendant compte que le nom de genre Centraspis est déjà utilisé, renommera le genre auquel appartient cette espèce, et choisit ainsi le nom de Centrantyx raffrayi (Fairmaire) pour cette espèce (FAIRMAIRE, 1884b).

Les spécimens étudiés par Fairmaire demeurent introuvabes nous désignons donc ici, parmi les spécimens étudiés, un mâle néotype et une femelle alloréférent:

Néotype ♂ et alloréférent ♀: Ethiopie, Mont Lasta , Wollo, 3000 m, VIII 2013; C. Di Gennaro leg. ( RBINS).

DESCRIPTION DU MÂLE DÉSIGNÉ COMME NÉOTYPE ET DE LA FEMELLE ALLORÉFÉRENT:

Le mâle comme la femelle correspondent parfaitement à la description faite pour cette espèce par Fairmaire. Les paramères du mâle sont illustrés ici ( Fig. 17 ).

LOCALITÉ TYPE ET DISTRIBUTION: Montagnes d’Abyssinie (précision ultérieure de RAFFRAY (1885), qui indique le mont Lasta et le massif de l’Abouna Youssef). Mont Lasta, Région Wollo en Ethiopie.

REMARQUES:

- Le ou les spécimens types rapportés par Raffray et étudiés par FAIRMAIRE (1884a et b) semblent avoir disparu. « Je ne sais pas ce qu’est devenu son type » dit VALCK LUCASSEN, (1935). D’ailleurs les spécimens de ce Centrantyx rapportés par Raffray sont toujours introuvables au MNHN.

- VALCK LUCASSEN se base alors, pour redécrire l’espèce sur un spécimen provenant de Kolubi (Harargué) qui semble le mieux correspondre à la description originale. Or, après avoir étudié l’itinéraire de RAFFRAY en Abyssinie, et d’après la carte détaillée qu’il en donne (RAFFRAY, 1876), on s’aperçoit que la localité correspondant au lieu de découverte de ses spécimens de Centrantyx est le mont Lasta (ou Abouna Youssef) dans l’actuelle région Wollo (alors Agao). D’ailleurs, dans une publication ultérieure, « Notes sur la dispersion géographique des coléoptères en Abyssinie », RAFFRAY indique avoir capturé cette espèce dans la zone subalpine du mont Lasta et du mont de l’Abouna Youssef (RAFFRAY, 1885).

Les spécimens que j’ai collectés sur le mont Lasta correspondent parfaitement à la description originale de FAIRMAIRE, y compris pour ce qui est de la variabilité abordée par VALCK LUCASSEN (présence ou non de tâches blanches sur les élytres).

D’autre part, Raffray n’a pas été dans la Région Harargué dont la faune entomologique, surtout en haute altitude, diffère complètement de celles des massifs du nord. Ainsi sur le mont Lasta on rencontre les Compsocephalus horsfieldianus rapportés par Raffray avec ses spécimens de Centrantyx , alors qu’à Kolubi et dans ses environs, on rencontre Compsocephalus kachovskii kachovskii encore inconnu et jamais collecté au moment de la description de Centrantyx raffrayi . En Ethiopie, des assemblages bien particuliers d’espèces animales et végétales endémiques correspondent aux différents habitats de hautes altitudes et sont caractéristiques de tel ou tel massif isolé des autres massifs aux caractéristiques comparables par des milieux hostiles et infranchissables pour ces espèces ultra spécialisées. Les Centrantyx , les Compsocephalus , les Heteroclita ou encore les Coelocorynus suivent ce mode de répartition et voient leurs espèces être inféodées à un massif spécifique (DI GENNARO et al., 2008; DI GENNARO, 2007, 2009, 2012).

C’est à la lumière de ces arguments historiques, biogéographiques et morphologiques que nous décrivons ici le néotype mâle et la femelle allotype de Centrantyx raffrayi Fairmaire.

- Le spécimen de Val Lucassen semble être, en fait, une forme extrême de C. (Nitidocentrantyx) nitidus nitidus . Certains spécimens que j’ai collectés correspondent parfaitement à la description de Valck Lucassen pour son spécimen de " C. raffrayi ". De plus la localité (Kolubi, Harargué) est cohérente avec la répartition de C. (Nitidocentrantyx) nitidus nitidus .

Nous illustrons ici un spécimen de C. (Nitidocentrantyx) nitidus nitidus correspond à celui du spécimen de VALCK LUCASSEN ( Fig. 5 ).

dont l’habitus

Figures

Figs 15-18. C. (Nitidocentrantyx) raffrayi Fairmaire. 15. néotype mâle, vue dorsale; 16. néotype mâle, vue ventrale; 17. génitalia mâle, édéage: a, paramères vue dorsale; b, apex des paramères; 18. alloréférent femelle, vue dorsale.

Figs 1-5. C. (Nitidocentrantyx) nitidus nitidus V. L. 1. mâle alloréférent, vue dorsale; 2. mâle alloréférent, vue ventrale; 3. génitalia mâle, édéage: a, paramères vue dorsale; b, apex des paramères; 4. femelle, vue dorsale; 5. femelle, vue dorsale, forme de couleur;.