Andrena fulvicornis Schenck, 1853
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Andrena fulvicornis
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est comprise dans le sous-genre
Notandrena Pérez, 1890
. Elle a été décrite pour la première fois par Schenck en 1853, avant que son nom soit synonymisé avec
A. nitidiuscula
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par Warncke (1967). Finalement, Schmid-Egger & Doczkal (1995), Schmid-Egger & Scheuchl (1997) et Schwenninger (2013) ont confirmé le statut de
A. fulvicornis
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comme espèce à part entière, différente de
A. nitidiuscula
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.
Globalement, ces deux espèces sont très proches l’une de l’autre. D’un point de vue biologique, elles habitent toutes les deux des endroits chauds et secs (prairies, vignes, carrières) et sont oligolectiques sur
Apiaceae ( Schmid-Egger & Doczkal 1995)
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. Leur grande différence réside dans leur phénologie,
A. nitidiuscula
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étant univoltine (une génération de fin juin à fin août) et
A. fulvicornis
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bivoltine (1 ère génération de fin avril à mi-juin et 2 e génération de début juillet à fin août ( Schmid-Egger & Doczkal 1995). Concernant la morphologie, plusieurs différences existent (ponctuation du 1 er tergite et du scutellum, couleur des articles antennaires, etc.), Schmid-Egger & Scheuchl (1997) ayant très bien résumé ces informations dans leur clé des
Andrenidae
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d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse. La femelle capturée en Suisse correspond parfaitement aux descriptions d’
A. fulvicornis
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, en particulier les antennes orange et la ponctuation comparativement dense du scutellum. Les séquences obtenues sont à 99.85% identiques à 2 séquences obtenus d’individus de Turquie et à 99.69 % identiques à 4 séquences obtenues d’individus d’Allemagne. La distance génétique avec
A. nitidiuscula
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est de 5.21% (1 individu d’Allemagne).
Richesse des prairies du Jura
Le site de Glovelier a montré une richesse spécifique très intéressante. En effet, en plus de deux nouvelles espèces pour la Suisse, plusieurs espèces rares ont été trouvées dans ces pâturages. Il s’agit notamment de
Andrena schencki Morawitz, 1866
, dont la population trouvée est probablement une des dernières de Suisse,
Andrena labialis (Kirby, 1802)
,
Bombus veteranus (Fabricius, 1793)
,
Bombus ruderatus (Fabricius, 1775)
,
Bombus subterraneus (Linnaeus, 1758)
ou encore
Rophites quinquespinosus Spinola, 1808
. Un individu de
Nomada stigma Fabricius, 1804
, une espèce qui n’avait plus été observée depuis plus de 20 ans, a aussi été capturé. Cette abeille coucou utilise
Andrena labialis
et
Andrena schencki
comme hôte. En-dehors des conditions climatiques propices aux abeilles sauvages, cette richesse exceptionnelle s’explique probablement par la grande diversité du paysage et la présence de plusieurs grands pâturages extensifs dans un rayon assez proche (moins de 2 km). Ces grandes surfaces de pâtures constituent une offre en fleurs importante qui favorise le maintien de population de taille importante, comme c’est le cas pour
A. labialis
et
A. schencki
, deux espèces qui semblent bénéficier directement de la présence de grands champs de trèfles (trèfles blancs pour
A. schencki
et trèfles rouges pour
A. labialis
d’après nos observations).
Andrena stragulata, Illiger, 1806
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, a été observée en assez grand nombre sur le site de Glovelier, et de manière isolée sur le site d’Undervelier. Il est probable à nos yeux que cette espèce représente la génération de printemps de
A. rosae Panzer, 1801
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( Reemer et al. 2008, Schmidt et al. 2015, voir aussi Westrich 2014), malgré la différence morphologique marquée entre les mâles de ces deux formes (
A. stragulata
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possède une forte dent sous la joue, alors que cette dent est généralement absente chez
A. rosae
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). En été,
A. rosae
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était entièrement absente du site de Glovelier mais assez abondante sur le site de Undervelier, situé à 5 km du site de Glovelier. Alors que
A. stragulata
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(ou la génération printanière de
A. rosae
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) est polylectique, la génération d’été de
A. rosae
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semble oligolectique sur les
Apiaceae ( Westrich 2014)
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. Le site de Glovelier était particulièrement sec en juillet et par conséquent entièrement dépourvu d’Apiaceae, ce qui peut expliquer l’absence de la génération d’été de
A. rosae
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dans ce site. L’absence d’une des générations sur les sites de nidification de l’autre génération n’est probablement pas une preuve de leur appartenance à deux espèces biologiques distinctes. Cette assez grande espèce est probablement très mobile et en l’absence de plantes-hôtes, les individus de deuxième génération trouvent probablement des sites favorables dans des habitats plus frais. Ces deux espèces sont rares à très rares en Suisse et le fait qu’elles soient les deux assez communes dans les sites proches de Glovelier et d’Undervelier nous semble un début de preuve de leur appartenance à une espèce. De manière similaire, un mâle de
Andrena spinigera (Kirby, 1802)
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, espèce quasiment inconnue du Nord de la Suisse, a été découvert dans le site de Glovelier. Il s’agit probablement de la génération printanière de l’espèce connue sous le nom de
Andrena trimmerana Kirby, 1802
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, pour laquelle quelques données isolées existent dans le Nord de la Suisse. Ce mâle présente des tergites à cuticule entièrement brune, contrairement aux spécimens du Sud des Alpes qui ont les tergites rouges. Son appartenance à
A. spinigera
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(ou à la génération printanière de
A. trimmerana
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) est claire si les critères de la clé de Schmid-Egger & Scheuchl (1997) sont utilisés: sternum 8 avec émargination profonde; joue pourvue d’une longue épine; mandibule se terminant en pointe, sans dent préapicale. Une femelle de la génération d’été de
A. trimmerana
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a été capturée sur le site de Undervelier le 7 juillet 2015; cette identification a été vérifée au moyen de barcode ADN. Génétiquement, les deux spécimens (
spinigera de Glovelier
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et
trimmerana de Undervelier
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) sont très proches l’un de l’autre (distance génétique de 0.015%) mais clairement distincts d’un spécimen de
A. carantonica de Glovelier
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(distance génétique 1.5 %). A nouveau, la présence au niveau régional de
A. spinigera
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et
A. trimmerana
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dans deux sites proches du Jura, alors qu’elles sont très rares ailleurs en Suisse, suggère que ces deux formes sont en fait les deux générations d’une seule espèce biologique ( Schmidt et al. 2015).