Cancellaria papyracea Grateloup, 1832
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5375970 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/038A8636-FFB9-FFFD-FD1A-3084F4DF5545 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Cancellaria papyracea Grateloup, 1832 |
status |
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Cancellaria papyracea Grateloup, 1832
Cancellaria papyracea Grateloup, 1832: 344 , n° 377.
REMARQUES
Il peut s’agir pour ce taxon d’un individu jeune, comme l’indique Grateloup (1832), qui précise: « An Cancellaria doliolaris , juvenilis? Bast. » et aussi: « Affinis Neritae costatae. Brocc. ». Spécimen non retrouvé. Longueur indiquée: 2,5 lignes (= 5,6 mm). Le gisement indiqué par Grateloup est « Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul ». La courte diagnose faite par l’auteur ne permet pas de caractériser correctement cette espèce, mais certains éléments rappellent un peu Ovilia doliolaris dont Grateloup l’avait rapprochée (test portant des sillons obliques striés et ponctués, spire sub-canaliculée; cf. infra).
Grateloup avait aussi rapproché son espèce de Nerita costata Brocchi, 1814 , qui appartient aujourd’hui au genre Carinorbis Conrad, 1862 . Dans le Miocène d’Aquitaine, et en particulier dans le Miocène inférieur de Saint-Paul-lès-Dax, il existe une autre espèce de ce genre, proche de Carinorbis costata , et que l’auteur aurait éventuellement pu confondre avec une cancellaire juvénile déterminée en Cancellaria papyracea ; il s’agit de Carinorbis burdigalus (d’Orbigny, 1852) (synonyme de Purpura costata sensu Basterot, 1825 , non Brocchi, 1814, et synonyme de Turbo minutus sensu Grateloup, 1847 , non Michaud, 1828), qui est assez polymorphe.
En l’absence de spécimen et de figuration, on peut considérer ce taxon Cancellaria papyracea comme un nomen dubium ( ICZN 1999: 246, nom d’application obscure ou douteuse). La description d’un néotype semble très inopportune dans ce cas.
ESPÈCES DÉCRITES DANS LE TABLEAU ( GRATELOUP 1832) ET DÉCRITES
ET FIGURÉES DANS L’ ATLAS ( GRATELOUP 1847)
Cancellaria acutangula Faujas, 1817 View in CoL Cancellaria acutangula View in CoL – Grateloup 1832: 337, n° 360; 1847: pl. 25 (légendes).
Cancellaria acutangula View in CoL var. B – Grateloup 1832: 337, n° 360; 1847: pl. 25, fig. 2.
Cancellaria acutangula View in CoL var. A – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 1.
Cancellaria acutangula var. C – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 3.
Cancellaria acutangula var. D – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 4.
Cancellaria acutangula var. E decussata – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 20.
REMARQUES
Dans son Tableau ( Grateloup 1832: 337), Grateloup ne cite que Cancellaria acutangula et une var. B « spirâ praelongâ, acutissimâ »; par ailleurs, il mentionne seulement Saint-Paul-lès-Dax comme provenance, sans citer Saubrigues. Les dimensions indiquées sont: H = 18 lignes (= 40,5 mm); « grand diamètre » (largeur maximale) = 11 lignes (= 25,0 mm).
Les cinq exemplaires figurés ( Grateloup 1847) attribués à cette espèce ont été retrouvés. Ils sont tous annotés d’un petit rond au crayon, conformément à l’habitude de Grateloup pour repérer ses échantillons dessinés. Nous les refigurons ici ( Fig. 4 A-P).
Grateloup (1847) a distingué cinq variétés, mais l’examen des spécimens figurés montre qu’ils rentrent en fait tous dans la variabilité, relativement importante, de l’espèce Cancellaria acutangula Faujas, 1817 :
– Variété A: fig. 1 de Grateloup (1847) (hauteur sur le dessin: 57,0 mm): la var. A est nommée « aperturâ angustâ » dans l’ Atlas ( Grateloup 1847) . Deux étiquettes indiquent « var. A major » (mss) dans la collection Grateloup et les trois coquilles correspondantes sont effectivement de plus grande taille que celles des autres variétés. L’ Atlas ( Grateloup 1847) indique comme localité « Saint-Paul, faluns jaunes ». L’une des étiquettes est en accord avec cette localisation. L’autre étiquette indique Saubrigues et le spécimen figuré (fig. 1) provient très probablement de la région de Saubrigues ou Saint-Jean-de-Marsacq (restes de marnes finement sableuses gris-bleu sur le test). Le spécimen figuré montre un ombilic très ouvert, beaucoup plus que sur les « Cancellaria acutangula » typiques, et une carène circa-ombilicale très forte et très aiguë. La coquille est proportionnellement plus allongée (et moins large), ce qui confère à son ouverture un caractère plus étroit (« aperturâ angustâ »). Ces caractéristiques ne semblent se retrouver que sur ce spécimen, apparemment plus récent (âge langhien pour les marnes de Saubrigues) que la majorité des autres C. acutangula d’Aquitaine (âge burdigalien).
Notons que deux autres spécimens qui peuvent être rapportés à cette variété (parce que plus grands que les autres), et qui sont de morphologie plus typique, ont aussi été retrouvés dans la collection, l’un pouvant provenir des sables jaunes de Saint-Paul-lès-Dax, l’autre portant la mention manuscrite « Bordx » (= Bordeaux; gisement possible de Léognan, secteur du Coquillat, du fait de la couleur rousse du sable visible). Hauteur du spécimen figuré = 50,9 mm.
– Variété B: fig. 2 (hauteur sur le dessin: 42,5 mm): l’ Atlas ( Grateloup 1847) indique cette var. B à Saubrigues, alors que le spécimen figuré pourrait en fait provenir de Saint-Paul-lès-Dax (l’étiquette porte seulement « Dax »). H = 40,8 mm. – Variété C: fig. 3 (hauteur sur le dessin utilisé: en les réunissant les mots descriptifs des 44,0 mm). Deux étiquettes confirment la localité quatre premières variétés distinguées par mentionnée dans l’ Atlas ( Grateloup 1847: Saint- Grateloup pour en faire des noms de variétés (res- Paul-lès-Dax) qui est très vraisemblable au vu de pectivement « var. aperturangusta , aperturapatula, l’exemplaire. H = 38,6 mm. aperturarecta, aperturasubtrigona »), qui sont des – Variété D: fig. 4 (hauteur sur le dessin: nomina nuda en l’absence de référence précise aux 26,0 mm). L’ Atlas ( Grateloup 1847) indique figures de Grateloup.
Saubrigues, alors que l’une des étiquettes men- Peyrot (1928: 246-248) a rattaché les variétés tionne « Dax-Saint-Paul » et l’autre « Dax », créées par Grateloup à l’espèce nominale Trigolocalité probable ici au vu du spécimen. H = nostoma (Ventrilia) acutangulum .
22,5 mm. Cette variété semble correspondre à la
« var. B » distinguée par l’auteur en 1832, du fait DÉNOMINATION ACTUELLE: GULIA ACUTANGULA que les étiquettes portent respectivement les ( FAUJAS, 1817)
annotations: « spirâ acuto-praelong. » et « spirâ elongat. acutâ ». Statut actuel
– Variété E: fig. 20 (hauteur sur le dessin: Il s’agit de cinq figurés. Ces spécimens (du moins 27,5 mm): var. E decussata . Deux étiquettes et les spécimens figurés 2-4 et 20), bien conservés et l’ Atlas ( Grateloup 1847) mentionnent « Dax- conformes à la description originale de Faujas Saint-Paul », ce qui est probable au vu du spéci- (1817) et à celle de Basterot (1825: 45, pl. 2, men. On peut noter que sur une autre étiquette fig. 4), peuvent constituer des figurés plésiotypouvant se rapporter à cette variété est aussi ins- piques (spécimens n’appartenant pas à la série crit le nom « Cancellaria germainii » (mss, nom type, choisis de manière complémentaire pour invalide). H = 22,5 mm. illustrer un taxon) de cette espèce, les exemplaires antérieurement figurés par les deux auteurs cités DISCUSSION étant perdus. Le spécimen figuré par Grateloup D’Orbigny (1852) a ré-interprété les spécimens (1847: fig. 20) est ici désigné comme lectotype figurés de Grateloup. Dans un premier temps, de la « var. decussata Grateloup, 1847 ». Notons dans l’« étage Falunien-A », il a renommé en que la dénomination Cancellaria decussata Cancellaria gratteloupi (sic) (d’Orbigny 1852: 10, Grateloup, 1847 est invalide, car homonyme plus n° 160) les var. B et D (qu’il croyait issues de récent de Cancellaria decussata Sowerby I, 1832 .
Saubrigues). Puis dans un second temps, dans
l’« étage Falunien-B » (p. 55, n° 934), il attribue Âge des localités citées par Grateloup les cinq figurés de Grateloup à la même espèce Miocène. « Saint-Paul-lès-Dax » est dans ce cas Cancellaria acutangula . Nous mettons donc la d’âge burdigalien; « Saubrigues »: dans cette dénomination Cancellaria gratteloupi d’Orbigny , région, sont connues des coupes s’étendant du 1852 en synonymie subjective de Cancellaria acu- Burdigalien supérieur au Langhien.
tangula. Nous désignons ici le spécimen figuré de la var. B (pl. 25, fig. 2) comme lectotype de Répartition stratigraphique en Aquitaine Cancellaria gratteloupi , l’exemplaire de la var. D Burdigalien (à Langhien?, d’après Grateloup, et (pl. 25, fig. 4) devenant paralectotype de cette au vu de l’échantillon de la fig. 1) (d’après les espèce. données postérieures à Grateloup et incluant nos Sacco (1894: 21) a distingué et traité comme observations récentes).
valide la « var. decussata Grateloup » (indiquée par Sacco comme datant de « 1843 » au lieu de Attribution générique
1847) au sein de l’espèce acutangula , rattachée au Ce taxon est inclus dans le genre Gulia Joussous-genre Gulia , et a figuré deux spécimens de seaume, 1887 (espèce type: Cancellaria acutancette variété, provenant d’Italie. Il a également gula Faujas, 1817). Jousseaume (1887b) a créé le genre Gulia , dont l’espèce type est Cancellaria acutangula Faujas, 1817 par désignation subséquente de Cossmann (1888). Pour ce dernier ( Cossmann 1899), pour Peyrot (1928) ainsi que pour de nombreux autres auteurs, les différences signalées par Jousseaume entre Ventrilia et Gulia (portant sur « l’ornementation, l’épaisseur du test et la dépression de haut en bas du dernier tour de spire ») ne sont pas suffisantes pour maintenir séparés ces deux genres qu’ils mettent donc en synonymie. Toutefois, il nous semble que des différences notables existent entre Cancellaria acutangula (fossile) et l’espèce actuelle Ventrilia ventrilia Jousseaume, 1887a (synonyme de Cancellaria tenera Philippi, 1848 ), qui est l’espèce type du genre Ventrilia Jousseaume, 1887 . Nous proposons donc de séparer de Ventrilia s.s. les espèces fossiles qui peuvent être rattachés à Gulia en considérant ce dernier taxon comme genre à part entière et en l’émendant comme suit. Du reste, Sacco (1894) avait déjà validé Gulia , en le considérant comme sous-genre de Trigonostoma .
Genre Gulia View in CoL . Le genre Gulia View in CoL (espèce type: Cancellaria acutangula Faujas, 1817 View in CoL ) se distingue de Ventrilia View in CoL par une rampe suturale très forte et toujours très marquée, aplatie à légèrement déprimée. L’ombilic est très généralement étroit. La columelle est faiblement courbée par rapport à l’axe de la coquille, vers le bord antéro-basal de l’ouverture. Il y a deux plis columellaires subparallèles entre eux et obliques par rapport à la columelle, le pli postérieur est le plus marqué ( Fig. 4F).
Nous plaçons dans le genre Gulia View in CoL les espèces suivantes (toutes fossiles; cf. infra): G. acutangula View in CoL , G. geslini View in CoL , G. deshayesana , G. wattebledi .
Genre Ventrilia View in CoL . Le genre Ventrilia View in CoL présente en comparaison avec le genre Gulia View in CoL une gouttière suturale nettement creuse et canaliculée, sans large rampe; l’ombilic y est largement ouvert; la columelle est fortement courbée et arquée dans la partie antérieure de la coquille. Ces caractères s’observent par exemple chez plusieurs espèces actuelles de Ventrilia View in CoL (voir Tryon 1885; Abbott & Dance 1998), dont V. tenera (Philippi, 1848) View in CoL , V. bullata (Sowerby I, 1832) , V. tuberculosa (Sowerby I, 1832) , ces deux derniers taxons étant très voisins. Dans le genre Ventrilia View in CoL actuel, on observe deux plis columellaires subparallèles entre eux, mais par rapport à Gulia View in CoL , ces plis sont un peu plus forts et moins obliques, et il peut aussi exister un troisième pli postérieur, jamais observé chez Gulia View in CoL .
Cancellaria trochlearis Faujas, 1817 View in CoL Cancellaria trochlearis View in CoL – Grateloup 1832: 337, 338, n° 361; 1847: pl. 25, fig. 5.
REMARQUES
L’exemplaire figuré a été retrouvé, il porte des marques au crayon (dont le numéro « 10 », conformément à l’indication d’une des deux étiquettes); H = 42,1 mm ( Fig. 3 P-S). La hauteur sur le dessin de 1847 est de 52,0 mm. En 1832, l’auteur indique une hauteur de 18 à 20 lignes, soit de 40,5 à 45,0 mm.
Dans le Tableau ( Grateloup 1832: 338), la localité Saint-Jean-de-Marsacq est signalée, de même que celle de Saucats, « dans une marne bleue coquillière des environs de Bordeaux », qui pourrait provenir du gisement de Lagus à Saucats ou de celui des Bougès à Léognan.
L’ Atlas ( Grateloup 1847) mentionne les localités de « Dax, Bordeaux, faluns jaunes ». Une étiquette indique « Saubrigues, RR » (= rare), ce qui demeure douteux au vu du spécimen, ce dernier montrant dans l’ombilic un sable bleu fin, bioclastique (qui ne ressemble pas vraiment aux marnes de Saubrigues).
D’Orbigny (1852: 55, n° 935, dans le « Falunien-B ») et Peyrot (1928) ont confirmé l’attribution spécifique faite par Grateloup pour le spécimen figuré en question.
N.B.: il existe dans la collection Grateloup un autre exemplaire très bien conservé de cette espèce (avec un peu de sable fin roux), provenant probablement du Bordelais (région de Léognan ou Saucats).
DÉNOMINATION ACTUELLE:
VENTRILIA TROCHLEARIS ( FAUJAS, 1817) View in CoL
Statut actuel
Il s’agit d’un figuré. Ce spécimen peut constituer un figuré plésiotypique, l’exemplaire figuré par Faujas (1817) étant probablement perdu.
Miocène (Burdigalien;? Langhien pour Saubrigues fide Grateloup, mss).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien. Hormis le spécimen de la collection Grateloup (dont la provenance est douteuse), nous ne connaissons aucun autre exemplaire issu du Bassin de l’Adour. Cette espèce ne semblerait donc présente en Aquitaine, dans l’état actuel des données, que dans le Burdigalien de Gironde.
Attribution générique
Ce taxon est inclus dans le genre Ventrilia Jousseaume, 1887 . Par sa rampe suturale canaliculée, cette espèce se démarque de Gulia tel que nous avons compris ce genre ci-dessus. Nous rapportons l’espèce trochlearis à Ventrilia notamment par les caractères suivants (qui se retrouvent sur l’espèce type du genre, Ventrilia ventrilia Jousseaume, 1887 ): présence de deux dents columellaires obliques par rapport à l’axe de la coquille et subparallèles entre elles; galbe ventru; ombilic moyennement évasé; rampe suturale nettement marquée et canaliculée; columelle fortement courbée par rapport à l’axe de la coquille, en direction du bord antéro-basal de l’ouverture.
Divers auteurs, dont Peyrot (1928), Ferrero Mortara in Ferrero Mortara et al. (1984) ont aussi attribué cette espèce à Ventrilia . On peut relever également quelques ressemblances avec le genre Ovilia Jousseaume, 1887 : une carène circa-ombilicale très prononcée et fortement en relief, un canal antérieur bien développé – la coquille formant à ce niveau un net prolongement en forme de bec –, une ornementation spirale nettement marquée. Toutefois, plusieurs caractères sont différents: le genre Ovilia selon Jousseaume (1887b; voir aussi Cossmann 1899) a un canal antérieur profond et étroit (il est nettement plus évasé chez trochlearis ), sa coquille est subglobuleuse à tours arrondis (elle est allongée chez trochlearis où la rampe suturale est beaucoup plus large, profonde et forte, donnant un aspect plus anguleux à la partie supérieure des tours, qui sont aussi plus plans et moins arrondis), le bord columellaire est peu dévié vers la droite de l’ouverture (il est très courbe et fortement dévié chez trochlearis ), la face interne du labre d’ Ovilia porte un grand nombre de filets spiraux, alors que chez trochlearis , elle est lisse dans tous les spécimens examinés. Le dernier tour occupe chez Ovilia la majeure partie de la téléoconque, alors que chez trochlearis , il est proportionnellement moins développé; toutefois, ce caractère peut s’estomper sur des individus de trochlearis de petite taille – par exemple à taille égale avec Ovilia doliolaris ( Basterot, 1825) –: leur spire apparaît moins haute avec le dernier tour globuleux et enveloppant (cf. Peyrot 1928: pl. XIV, fig. 19).
Les genres Ventrilia et Ovilia paraissent relativement proches sur de nombreux points, sans qu’on puisse dire s’il s’agit de convergence de caractères ou de relations phylétiques.
On ne connaît apparemment pas jusqu’à maintenant en Aquitaine d’espèces typiques du genre Ventrilia (tel que nous avons admis ce dernier) postérieurement à l’espèce du Burdigalien ( V. trochlearis ). Toutefois, entre le Burdigalien et l’Actuel (où les Ventrilia sont nombreuses), il existe en Italie plusieurs espèces qui peuvent être rattachées aux Ventrilia typiques, dans le Miocène moyen des Colli Torinesi, dont V. sulcata ( Bellardi, 1841) et « Cancellaria ampullacea var. taurinia » Bellardi, 1841, ce dernier taxon étant rapporté par Sacco (1894) à Ventrilia trochlearis var. taurinia (cf. aussi Ferrero Mortara et al. 1984). Par ailleurs, une autre lignée de Ventrilia , apparemment proche, a pu également se développer dans le Miocène moyen des Pays- Bas (Miste), avec l’espèce V. pouwi ( Janssen, 1984) .
Cancellaria stromboides Grateloup, 1832 View in CoL Cancellaria stromboïdes Grateloup, 1832: 343 View in CoL , n° 376; 1847: pl. 25, fig. 6.
REMARQUES
Cinq spécimens ont été retrouvés et constituent la série type. L’un d’entre eux est le spécimen figuré, il ressemble nettement au dessin de Grateloup et porte un petit point au crayon sur le cal columellaire ( Fig. 8 H-K). Il mesure 17,5 mm de hauteur (un peu moins que la taille relevée sur la figure: 19,5 mm). En 1832, Grateloup indique une taille de 8 lignes (= environ 18,0 mm, ce qui est aussi globalement concordant). Les quatre autres spécimens sont conspécifiques et apparaissent très proches du spécimen figuré, notamment par la taille, l’ornementation cancellée, le caractère « subumbiliqué » et la présence d’une fine carène subanguleuse vers le sommet du tour.
Quatre étiquettes ont été retrouvées, elles indiquent Dax, Saint-Jean-de-Marsacq, faluns bleus (avec sur trois d’entre elles la mention: « var. B subglobosa », épithète qui figure en fait dans la description faite par l’auteur en 1832), cette localité est également citée par Grateloup en 1832; l’ Atlas ( Grateloup 1847) mentionne « Dax, Saint- Jean-de-Marsacq, Saubrigues ». L’exemplaire figuré paraît avoir la conservation propre aux niveaux marneux gris-bleu de la région de Saint- Jean-de-Marsacq et Saubrigues, de même que les autres syntypes, qui contiennent aussi un peu de sédiment marneux gris.
DISCUSSION
Peyrot (1928) a illustré « Bivetia » stromboides avec un spécimen issu de Saubrigues (pl. 13, figs 17, 18) qui est tout à fait conforme au figuré du taxon de Grateloup.
DÉNOMINATION ACTUELLE: BIVETIELLA STROMBOIDES ( GRATELOUP, 1832)
Statut précédent du spécimen figuré (avant la présente révision)
Syntype (figuré) de Cancellaria stromboides .
Statut actuel
Le spécimen figuré par Grateloup (fig. 6) est le lectotype désigné ici (H = 17,5 mm, n° tyfipal: 65-2-90). Les quatre autres spécimens sont des paralectotypes (paralectotype n° 1, H = 17,5 mm, n° tyfipal: 65-2-91; n° 2, H = 16,3 mm, n° tyfipal: 65-2-92; n° 3, H = 15,9 mm, n° tyfipal: 65- 2-93; n° 4, H = 17,2 mm, n° tyfipal: 65-2-94).
Miocène (Burdigalien supérieur et Langhien).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien supérieur et Langhien.
Attribution générique
Ce taxon est inclus dans le genre Bivetiella Wenz, 1943 (synonyme de Bivetia Cossmann, 1899 , non Jousseaume, 1887a; synonyme de Bivetia Jousseaume, 1887b , non 1887a); (espèce type: Cancellaria similis Sowerby I, 1833 ). À l’origine, Wenz (1943) a créé Bivetiella comme sous-genre au sein du genre Cancellaria . B. stromboides ( Grateloup, 1832) appartient au genre Bivetiella , en particulier parce que son ornementation est cancellée, qu’il n’a pas de rampe suturale bien marquée, qu’il possède trois plis columellaires et que le pli postérieur de la columelle est perpendiculaire à l’axe de la coquille ( Fig. 8K).
L’ancêtre de Bivetiella stromboides semble être Bivetiella neuvillei ( Peyrot, 1928) , du Burdigalien inférieur d’Aquitaine (connue à Saucats, gisements du Péloua, de Gieux, etc.), qui présente des caractères comparables (voir Peyrot 1928).
Par ailleurs, il existe à Sallespisse (Serravallien du Sud-aquitain) des spécimens très proches de B. stromboides et qui en sont probablement les descendants; ces derniers annoncent l’espèce Bivetiella subcancellata (d’Orbigny, 1852) rencontrée dans le Serravallien de Salles notamment (Gironde; cf. infra, fig. 10 de Grateloup). B. subcancellata est elle-même un jalon possible au sein du groupe aboutissant à l’espèce actuelle B. cancellata (Linnaeus, 1767) , vivant en Atlantique NE et en Méditerranée.
Cancellaria cancellata View in CoL – Grateloup 1832 Cancellaria cancellata Lam. View in CoL – Grateloup 1832: 339, n° 365 (non Cancellaria cancellata Lamarck View in CoL , nec Cancellaria cancellata (Linnaeus)) View in CoL ; 1847:légende pl. 25.
REMARQUES
L’espèce est redécrite avec une diagnose latine. Les dimensions indiquées sont de 14 lignes (= 31,5 mm) pour la longueur, et de 11 lignes (= 24,75 mm) pour le diamètre. En 1847, Grateloup distingue dans cette espèce deux variétés (A et B) qu’il figure:
VARIÉTÉ A
Cancellaria cancellata var. A « Costis approximatis; spirâ acutâ » – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 7.
Remarques
Le spécimen figuré ( Fig. 3 L-O) a été très vraisemblablement retrouvé, alors que Peyrot (1928) le croyait perdu. Aucune étiquette ne l’accompagne. Hauteur du spécimen: 19,4 mm. (Hauteur sur le dessin: 21,5 mm).
En 1832 et sur l’ Atlas ( Grateloup 1847) , la provenance est Saint-Paul-lès-Dax, faluns jaunes, ce qui est probable au vu du spécimen, de couleur jaune.
Discussion
Peyrot a créé en 1928 l’espèce Bivetia neuvillei , considérant que l’échantillon de la fig. 7 de « Cancellaria cancellata var. A Grateloup » devait se rapporter très probablement à cette nouvelle espèce. Il a alors décrit et figuré un spécimen de la collection Neuville comme type de B. neuvillei . Or, le spécimen figuré par Grateloup (et retrouvé ici) n’appartient pas à l’espèce neuvillei de Peyrot , qui relève du genre Bivetiella , mais se rattache en fait à l’espèce Scalptia (s.l.) burdigalensis ( Peyrot, 1928) . La synonymie pressentie par Peyrot du taxon de la fig. 7 de Grateloup avec B. neuvillei n’est donc pas valable. En effet, l’échantillon figuré sur la fig. 7 présente une rampe suturale bien nette, ce qui l’éloigne du genre Bivetiella et le rapproche du genre Scalptia (s.l.). Les autres caractères observables sont ceux de Scalptia (s.l.) burdigalensis , comme dans l’ornementation les tours portant des cordons spiraux majeurs entre lesquels courent des filets plus fins, les côtes radiaires bien marquées et même assez fortes, et le pli columellaire postérieur oblique. L’espèce S. (s.l.) burdigalensis , au même titre que S. (s.l.) spinosa Grateloup , peut être rattachée à un genre « Scalptia sensu lato », car elle ne possède pas la totalité des caractères du genre Scalptia (s.s.) (cf. discussion supra). Toutefois, il n’est pas certain que ces deux espèces burdigalensis et spinosa soient strictement congénériques, ou du moins consubgénériques.
DÉNOMINATION ACTUELLE: SCALPTIA (S.L.) BURDIGALENSIS ( PEYROT, 1928)
Statut précédent du spécimen figuré (avant la présente révision)
Exemplaire figuré représentatif de la var. A Grateloup de Cancellaria cancellata sensu Grateloup. Par ailleurs, c’est un syntype de Cancellaria subcancellata d’Orbigny, 1852 (voir ci-dessous discussion sur ce taxon à propos de la fig. 10 de Grateloup).
Statut actuel
Figuré de Scalptia (s.l.) burdigalensis (ce spécimen est aussi un paralectotype de Cancellaria subcancellata ).
Miocène inférieur (Burdigalien).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien.
Remarque
Scalptia (s.l.) burdigalensis présente des ressemblances avec Cancellaria neugeboreni Hörnes, 1856 , du Miocène de Paratéthys.
VARIÉTÉ B
Cancellaria cancellata var. B. « Costis distantibus » – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 10.
Remarques
Le spécimen figuré a été retrouvé et est annoté au crayon ( Fig. 8 A-D). H = 27,9 mm. Un seul spécimen est présent dans la collection. Hauteur sur le dessin: 33,0 mm. En 1832, Grateloup indique pour « C. cancellata » une hauteur de 14 lignes (= 31,5 mm), qui semble bien correspondre à celle de cette var. B distinguée en 1847 (la « variété A » étant nettement plus petite).
Deux étiquettes sont présentes dans la collection, portant notamment « Dax, faluns jaunes. St- Paul, communiq. par M. Dufrénoy ». La provenance indiquée sur l’ Atlas ( Grateloup 1847) est « Saubrigues ». Dans le Tableau ( Grateloup 1832), Grateloup cite notamment: « environs de Bordeaux, Salles, commun », ainsi que Dax et Saint-Paul-lès-Dax. Ainsi que l’a écrit Peyrot (1928), qui re-figure le spécimen de Grateloup (pl. XII, fig. 26), cet exemplaire figuré ne provient probablement pas de Saubrigues, mais de Salles (Gironde). Cette erreur de localisation est peut-être due à ce que Grateloup ne semble pas avoir récolté lui-même ce spécimen, qui lui aurait été donné par Dufrénoy.
Remarquons qu’une étiquette existe dans la collection, mentionnant « Cancellaria cancellata Lam. , var. aquensis Grateloup », dénomination restée manuscrite; la localité indiquée est « Saubrigues. R » (= rare). Il se peut que cette étiquette corresponde au spécimen de « C. cancellata var. B » figuré ici.
Discussion
D’Orbigny (1852) a créé la dénomination subcancellata nom. nov. pour les deux figures 7 et 10 de Grateloup (1847). Nous avons vu plus haut que l’exemplaire de la fig. 7 devait être rapporté à Scalptia (s.l.) burdigalensis . Aux termes des articles 72.4.2 et 72.5.6 du Code ( ICZN 1999), la série type originale de Cancellaria subcancellata est bien constituée des deux exemplaires désignés par les figures 7 et 10, et cela, bien que l’échantillon de la fig. 7 appartienne à une autre espèce. Mais aux termes de l’article 74.5, Peyrot ayant clairement désigné en 1928 le spécimen de la figure 10 comme « type » de l’espèce, seul ce dernier peut être le lectotype de Cancellaria subcancellata .
Signalons la présence de quatre spécimens de ce taxon au sein de la collection d’Orbigny, issus de « Salles, environs de Bordeaux » in sched.; ceux-ci ne font toutefois pas partie de la série type, d’Orbigny ayant simplement créé un nomen novum pour les deux figurés de Grateloup.
DÉNOMINATION ACTUELLE: BIVETIELLA SUBCANCELLATA (D’ ORBIGNY, 1852)
Statut précédent du spécimen figuré (avant la présente révision)
Exemplaire figuré représentatif de la var. B Grateloup de Cancellaria cancellata sensu Grateloup , et type, désigné par Peyrot (1928), de B. subcancellata .
Statut actuel
Le spécimen figuré de la fig. 10 de Grateloup est le lectotype de B. subcancellata ( Peyrot [1928] a désigné ce spécimen comme « type » de l’espèce).
Miocène moyen.
Localité type
Salles, Gironde, et non pas Saubrigues, Landes, ainsi que l’a déjà montré Peyrot (1928).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Serravallien. Cette espèce est notamment connue à Salles, au Moulin Debat (Serravallien de Gironde).
Attribution générique
Ce taxon est inclus dans le genre Bivetiella Wenz, 1943 . Par l’ensemble de ses caractères (plis columellaires: Fig. 8D, absence de rampe suturale, columelle droite, etc.), cette espèce se rattache indiscutablement au genre Bivetiella . L’espèce subcancellata appartient à la lignée neuvillei / stromboides , dont elle paraît constituer en Aquitaine le stade terminal.
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
Kingdom |
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Phylum |
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Class |
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Order |
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Family |
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Genus |
Cancellaria papyracea Grateloup, 1832
Cahuzac, Bruno, Lesport, Jean-François & Lagarde, Lucien 2004 |
Cancellaria papyracea
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 344 |
Cancellaria acutangula
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 337 |
Cancellaria acutangula
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 337 |
Cancellaria trochlearis
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 337 |
Cancellaria stromboides
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 343 |
Cancellaria cancellata
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 339 |