Cancellaria turricula
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5375970 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/038A8636-FFAB-FFC0-FD3E-3545F4EE5744 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Cancellaria turricula |
status |
|
« Cancellaria turricula View in CoL var. B labro striato » – Grateloup 1832
Cancellaria turricula Lam. View in CoL var. B labro striato – Grateloup 1832: 341, n° 370. Cancellaria turricula Lam. View in CoL var. B labro intùs striato – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 23.
REMARQUES
Un spécimen ressemble au dessin, quoique de taille légèrement inférieure, H = 15,4 mm ( Fig. 10 A-D). (Hauteur sur le dessin: 16,5 mm). Il n’a pas de marque au crayon. Il correspond également bien à la description faite par Grateloup en 1832, où la hauteur mentionnée est de 7 lignes (= 15,75 mm). Deux étiquettes de Grateloup sont présentes, l’une mentionnant « n° 370 Tabl. - Cancellaria Sismondiana Gr. Pl. 1, fig. 23. Dax. Saubrigues », l’autre portant « Cancellaria turricula? Lam. , n° 4, var. B labro striato, Dax, faluns bleus ».
On peut noter que c’est dans un tiroir de la collection Peyrot que nous avons retrouvé ce spécimen, dans un tube de verre où sont présentes deux étiquettes de la main de Peyrot: l’une indique « Sveltia colpodes Cossm. Saubrigues. A. P. legit » (A. P. = A. Peyrot), et l’autre « sub nomine Sismondiana Grat. in coll. Grat. ».
D’après Peyrot (1928), ce figuré se rapporte à Sveltia colpodes Cossmann, 1899 , dont il présente en effet tous les caractères, notamment de l’ornementation. Cossmann a créé ce dernier taxon pour une forme de Saubrigues (Langhien). La provenance indiquée par Grateloup en 1832 est: « Daxfaluns bleus », et dans l’ Atlas ( Grateloup 1847) : « faluns jaunes de Saint-Paul-lès-Dax ». La conservation et l’aspect général de la coquille figurée sont compatibles avec une provenance des marnes grisbleu de la région de Saubrigues, ce qui s’accorderait avec la mention « faluns bleus » écrite en 1832 et avec les mentions figurant sur les étiquettes.
Notons que Sveltia colpodes est un jalon langhien, dans le groupe des Sveltia d’Aquitaine , entre l’espèce burdigalienne S. burdigalensis Peyrot, 1928 et les espèces serravalliennes S. bearnensis Peyrot, 1928 et S. tournoueri « Benoist » in Peyrot, 1928, groupe qui aboutira en Italie à S. varricosa ( Brocchi, 1814) fréquente dans le Pliocène.
N.B.: il existe dans la collection Grateloup trois autres spécimens que nous attribuons à S. colpodes Cossmann, 1899 ; ils sont probablement issus aussi des marnes de Saubrigues, au vu du sédiment de couleur grise qu’ils contiennent. Ces exemplaires sont peut-être ceux que Peyrot (1928: 226) cite [de la collection Grateloup] dans sa discussion de l’espèce colpodes , en mentionnant le spécimen figuré de la fig. 23 de Grateloup.
DÉNOMINATION ACTUELLE: SVELTIA COLPODES COSSMANN, 1899
Statut précédent (avant la présente révision) Exemplaire figuré représentatif de la var. B Grateloup, 1832, de Cancellaria turricula sensu Grateloup, 1832 , non Lamarck, 1822.
Statut actuel
Figuré de S. colpodes .
Probablement Langhien (s’agissant des marnes de Saubrigues).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Langhien.
Attribution générique
Le taxon est inclus dans le genre Sveltia Jousseaume, 1887 (espèce type: Voluta varricosa Brocchi ). Les caractères suivants justifient le rattachement de l’espèce considérée au genre Sveltia : forme allongée, tours peu convexes, sutures non canaliculées, présence de deux plis columellaires, columelle assez droite, peu déviée en direction du labre, existence de costules axiales et de fins filets spiraux.
Cancellaria laurensii Grateloup, 1832 View in CoL Cancellaria Laurensii Grateloup, 1832: 341 View in CoL , 342, n° 371; 1847: pl. 25, fig. 24.
REMARQUES
Il existe trois syntypes, dont un est figuré; il est très ressemblant au dessin et sa hauteur est de 14,6 mm ( Fig. 10 I-L). (Hauteur sur le dessin: 16,0 mm). La hauteur indiquée en 1832 est de 7 lignes (= 15,75 mm). Provenance (notée en 1832 et 1847): « Saubrigues, faluns bleus », ce qui est vraisemblable au vu des spécimens. Deux étiquettes sont présentes, elles mentionnent « Dax. St-J. de Marsac ».
L’émendation du nom d’espèce en « laurensi » faite par Peyrot (1928) n’est pas justifiée; laurensi est une orthographe subséquente incorrecte ( ICZN 1999: article 33.4), mais les noms laurensi et laurensii sont censés être identiques ( ICZN 1999: article 58.14).
DÉNOMINATION ACTUELLE: COPTOSTOMA (S.L.) LAURENSII ( GRATELOUP, 1832)
Statut précédent (avant la présente révision) Syntype de Cancellaria laurensii .
Statut actuel
Le spécimen figuré par Grateloup est désigné ici comme lectotype. Les deux autres exemplaires sont des paralectotypes; leurs longueurs sont respectivement de 14,2 mm (n° tyfipal: 65-2- 107) et 14,3 mm (n° tyfipal: 65-2-108; Fig. 10 M-P).
Langhien.
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien supérieur-Langhien (trois spécimens provenant du Burdigalien supérieur de Saint- Jean-de-Marsacq existent dans la collection Neuville).
On peut aussi rappeler que ce taxon a une large répartition géographique, s’étendant au Miocène jusqu’en Hollande et en Allemagne de l’Ouest (e.g., Janssen 1984; Wienrich 2001).
Attribution générique
Le genre duquel cette espèce semble se rapprocher le plus est Coptostoma (s.l.) Cossmann, 1899. On peut également remarquer que les genres Narona et Massyla sont proches.
L’absence de rampe suturale chez l’espèce laurensii éloigne nettement cette dernière du genre Aneurystoma Cossmann, 1899 , auquel plusieurs auteurs l’avaient rattachée ( Peyrot 1928; Janssen 1984). Cossmann (1899) l’a rapportée au genre Masslya (sic, pro Massyla ) H. Adams & A. Adams, 1854, mais l’espèce type du genre ( Cancellaria corrugata Hinds, 1843 ) présente une columelle nettement déviée adaxialement, des tours bien détachés les uns des autres, et son dernier tour est très développé, occupant les 9/10 de la longueur de la coquille; de tels caractères ne se retrouvent pas chez C. laurensii , dont notamment la columelle est subrectiligne et les tours sont davantage en continuité.
Le genre Narona H. Adams & A. Adams, 1854 conviendrait mieux, mais son espèce type ( Cancellaria clavatula Sowerby I, 1832 ) présente elle aussi une columelle nettement déviée adaxialement.
Les caractères suivants du genre Coptostoma Cossmann, 1899 , d’après l’espèce type Cancellaria quadrata Sowerby I, 1822 , de l’Éocène, correspondent à l’espèce C. laurensii (cf. Cossmann 1899 pars): taille faible, forme limnéoïde, tours peu convexes, finement cancellés, non variqueux. Pas d’ombilic. Présence de trois plis columellaires, parallèles et fortement obliques, le plus antérieur se confondant avec la torsion columellaire. Toutefois, la columelle de C. laurensii est plus droite et moins excavée que celle de Coptostoma quadratum , et non tronquée obliquement comme chez cette dernière. C’est pourquoi nous rattachons la forme de Grateloup à Coptostoma (s.l.). Une plus ample connaissance des espèces paléogènes du genre Coptostoma (connues à l’Éocène et à l’Oligocène) serait nécessaire pour confirmer une éventuelle filiation avec C. laurensii .
Cancellaria dufourii Grateloup, 1832 View in CoL Cancellaria Dufourii Grateloup, 1832: 342 View in CoL , n° 372; 1847: légende pl. 25.
Cancellaria Dufourii View in CoL var. A minor View in CoL – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 26.
Cancellaria Dufourii var. B major – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 29.
REMARQUES
Quatre spécimens ont été retrouvés, constituant la série type de cette espèce. Les spécimens figurés des figures 26 et 29 sont présents, le premier porte une marque au crayon; leurs longueurs sont respectivement de 16,8 mm et 23,4 mm ( Fig. 9 A-F). (Hauteurs sur les dessins, fig. 26: 17,5 mm; fig. 29: 25,0 mm). La longueur indiquée en 1832 est de 8 lignes (= 18,0 mm). Deux étiquettes sont présentes. La localité citée sur les étiquettes et en 1832 est: « Dax. Saint-Jean-de- Marsacq, faluns bleus »; l’ Atlas ( Grateloup 1847) mentionne Saubrigues en plus de Saint-Jean-de- Marsacq. Une provenance des marnes gris-bleu de la région de Saubrigues est très probable au vu des spécimens.
En 1847, Grateloup distingue deux variétés d’après une différence de taille, une var. A minor (Fig. 26) et une var. B major (fig. 29), ce qui ne semble guère justifié au vu des spécimens; ce critère apparaît insuffisant pour valider ces deux « variétés » que nous rattachons à l’espèce nominale C. dufourii . Notons que la dénomination Cancellaria minor Grateloup, 1847 est valide, tandis que celle de Cancellaria major Grateloup, 1847 est invalide, car homonyme plus récent de « Cancellaria maior » Bellardi, 1841 (« maior » constituant une orthographe variante censée être identique à « major », voir ICZN 1999: article 58.3).
Nous désignons le spécimen de la fig. 26 comme lectotype de C. dufourii . Le spécimen de la fig. 29 ainsi que les deux autres exemplaires de la collection Grateloup deviennent des paralectotypes de cette espèce.
L’émendation du nom d’espèce en « dufouri » faite par Peyrot (1928) n’est pas justifiée.
DÉNOMINATION ACTUELLE: ANEURYSTOMA DUFOURII ( GRATELOUP, 1832)
Statut précédent (avant la présente révision)
Les quatre spécimens présents dans la collection Grateloup sont des syntypes.
Statut actuel
Le spécimen figuré par Grateloup sur la fig. 26 est désigné ici comme lectotype de l’espèce dufourii (n° tyfipal: 65-2-109). Le spécimen figuré de la fig. 29 est le paralectotype n° 1, n° tyfipal: 65-2- 110. Les deux autres paralectotypes sont référencés: n° 2, H = 15,9 mm, n° tyfipal: 65-2-111; n° 3, H = 18,5 mm, n°tyfipal:65-2-112 ( Fig. 9G). En outre, ce même spécimen de la fig. 26 est désigné ici comme lectotype de « Cancellaria Dufourii var. A minor Grateloup, 1847 ». Le spécimen de la fig. 29 est désigné ici comme lectotype de « Cancellaria Dufourii var. B major Grateloup, 1847 ». Ces deux « variétés » ont un rang subspécifique.
Burdigalien supérieur-Langhien.
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien supérieur-Langhien.
Attribution générique
Le taxon est inclus dans le genre Aneurystoma Cossmann, 1899 (espèce type: Cancellaria dufourii Grateloup, 1832 ). Les caractères invoqués par Cossmann (1899) pour justifier la création du genre Aneurystoma , fondé sur l’espèce de Grateloup C. dufourii , sont valables, notamment la présence d’une faible rampe suturale sur la coquille, qui l’éloigne du genre Aphera H. Adams & A. Adams, 1854 , par ailleurs proche par l’aspect du galbe. Chez Aneurystoma , la columelle est rectiligne; il y a trois plis columellaires obliques, le plus antérieur se confondant avec la torsion columellaire ( Fig. 9G); l’ornementation est finement quadrillée.
Cancellaria piscatoria View in CoL – Grateloup, 1832 Cancellaria piscatoria Brocchi View in CoL – Grateloup 1832: 339, n° 364 (non Cancellaria piscatoria Brocchi View in CoL , nec Cancellaria piscatoria (Gmelin)) View in CoL .
Cancellaria piscatoria Brocc. View in CoL ? – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 27.
REMARQUES
Spécimen retrouvé, conforme au dessin, et en très bon état de conservation ( Fig. 8 E-G). Un numéro (70) est annoté au crayon dans l’ouverture, conformément à une indication figurant sur deux des étiquettes; H = 22,4 mm. (Hauteur sur le dessin: 26,5 mm). En 1832, la longueur indiquée est de 10 lignes (= 22,5 mm). Trois étiquettes sont présentes, dont deux avec les mentions « C. piscatoria .? Broc., var. B » et « C. stromboïdes Grateloup , var. B ». La provenance, indiquée en 1832 et en 1847 ainsi que sur les trois étiquettes, est: « faluns bleus de Saint- Jean-de-Marsacq », ce qui est probable au vu du spécimen (on distingue encore un peu de sédiment gris foncé à l’intérieur de la coquille). En 1847 dans l’ Atlas, Grateloup ajoute la localité de Saubrigues.
On peut noter que l’auteur n’attribue qu’avec doute (dans le texte et sur les étiquettes) son spécimen à l’espèce piscatoria . Ce figuré, qui se rattache au genre Bivetiella , n’est pas une Solatia piscatoria (Gmelin, 1791) , espèce relevant d’un genre nettement différent (notons que Glibert cite en 1960 « Narona (Solatia) piscatoria » dans le Serravallien d’Aquitaine). Les caractéristiques de ce spécimen apparaissent intermédiaires entre Bivetiella neuvillei ( Peyrot, 1928) et B. stromboides ( Grateloup, 1832) . Par son galbe assez allongé et ses nombreux filets spiraux, il se rapproche de B. neuvillei . Par contre, par son ornementation subcarénée dans le tiers postérieur du dernier tour et par l’infléchissement du canal siphonal antérieur adaxialement, il est affine avec B. stromboides (alors que B. neuvillei a les tours régulièrement ornés, très peu carénés, et une columelle infléchie abaxialement à la base). Sa protoconque apparaît par ailleurs identique à celle des cinq exemplaires types de B. stromboides (cf. supra). Ce spécimen représente donc une forme intermédiaire au sein de la lignée évolutive menant de B. neuvillei, du Burdigalien inférieur, à B. stromboides, du Burdigalien supérieur- Langhien (lignée qui donnera par la suite B. subcancellata au Serravallien, toujours en Aquitaine; voir supra discussions à propos des figs 6 et 10 de Grateloup [1847]). L’âge probable burdigalien supérieur de la coquille concernée ici (spécimen de la fig. 27) s’accorde bien avec une telle interprétation. Rappelons que sur les étiquettes de sa collection, Grateloup avait lui-même rapproché ce spécimen de son espèce stromboides , à titre de « var. ».
DÉNOMINATION ACTUELLE: BIVETIELLA
CF. STROMBOIDES ( GRATELOUP, 1832)
Statut précédent (avant la présente révision)
Figuré de Cancellaria piscatoria sensu Grateloup, 1847 , non Gmelin, 1791.
Statut actuel
Figuré de B. cf. stromboides .
Burdigalien supérieur (pour Saint-Jean-de- Marsacq).
Répartition stratigraphique en Aquitaine B. stromboides: Burdigalien supérieur-Langhien.
ESPÈCES DÉCRITES ET FIGURÉES
DANS L’ ATLAS ( GRATELOUP 1847)
ET ABSENTES DU TABLEAU ( GRATELOUP 1832)
Cancellaria westziana Grateloup, 1847 View in CoL Cancellaria Westziana Grateloup, 1847 View in CoL : pl. 25, figs 18, 21.
REMARQUES
Spécimen de la fig. 18 retrouvé, conforme par la taille au dessin de cette figure (vue aperturale), et annoté d’un rond au crayon ( Fig. 4 Q-T). Une inscription existe sur le bord columellaire, mais partiellement effacée; de manière hypothétique, on semble distinguer « C. acutang. var.? ». H = 45,3 mm. (Hauteurs sur les dessins, fig. 18: 50,0 mm; fig. 21: 36,5 mm). Provenance d’après l’ Atlas (1847) : « Dax, faluns jaunes », ce qui est probable au vu du spécimen. Une seule étiquette existe ( Fig. 5 View FIG ), avec le nom « Cancellaria Westina » (sic), indiquant « Dax – Mandillot »; ce dernier gisement, situé sur la commune de Saint-Paul-lès-Dax, est d’âge burdigalien. Sur l’étiquette, la mention « R » signifie « rare », tandis que l’ajout de « fig. 19 » en plus des figures 18 et 21 est une erreur de l’auteur.
La fig. 21 représente un spécimen en vue dorsale, qui a une taille nettement inférieure à l’exemplaire de la fig. 18. Étant données ces grandes différences de tailles entre les deux figurés, on ne peut affirmer que les deux figures correspondent réellement à un seul et même échantillon. Si ce n’est pas le cas, l’exemplaire de la fig. 21 n’existerait plus dans la collection. Nous désignons ici l’exemplaire de la fig. 18 comme lectotype de C. westziana Grateloup.
Cette espèce créée par Grateloup ne nous semble être qu’une morphe ou forme (de rang infrasubspécifique) de Gulia acutangula . Le spécimen figuré présente quelques différences, relatives à l’ornementation, par rapport à G. acutangula typique. Son ornementation est globalement moins accentuée: sur les premiers tours de spire, les côtes axiales sont plus rapprochées chez G. westziana , et sur le dernier tour, elles sont nettement plus atténuées et moins proéminentes et ont même tendance à s’effacer. Par contre, les cordons spiraux et le galbe sont identiques dans les deux espèces. Rappelons que Peyrot (1928) avait rattaché l’espèce de Grateloup à Trigonostoma acutangulum à titre de variété westziana .
En fait, il apparaît que Peyrot (1928) a élargi le concept de « Cancellaria westziana sensu Grateloup », en attribuant ce nom à des spécimens du Bordelais dont l’ornementation est très effacée, se rapprochant en cela de l’espèce wattebledi « Benoist » in Peyrot, 1928, également du Burdigalien. Ces spécimens montrent une ornementation beaucoup plus faible que sur le type de Grateloup. D’autre part, on peut noter que Grateloup n’a en fait donné aucune description de son espèce westziana (1847) , et que seul l’examen de l’exemplaire type permet de se faire une idée de ce taxon. Il a lui-même rapproché son espèce de C. acutangula , en utilisant l’expression « affinis C. acutangulae ». Le deuxième dessin de C. westziana ( Grateloup 1847: fig. 21) paraît représenter aussi un Gulia acutangula morphe westziana , dont l’ornementation est très adoucie, avec des côtes plus rapprochées et moins proéminentes que chez G. acutangula typique.
Dans les abondantes populations du Miocène d’Aquitaine que nous avons examinées, si la forme westziana peut souvent se reconnaître, on observe aussi sur le plan de l’ornementation des spécimens intermédiaires avec la forme acutangula typique. Cette morphe westziana pourrait correspondre à des conditions écologiques particulières dans la séquence marine du Burdigalien inférieur régional.
Par ailleurs, Cancellaria westziana , dédiée au Dr West (fide Grateloup 1847) aurait dû être orthographiée westiana, westi ou westii. Mais l’Index de l’ Atlas ( Grateloup 1847) reconduisant aussi l’orthographe westziana , on ne peut considérer qu’il y a eu erreur d’inadvertance de la part de Grateloup ( ICZN 1999: article 32.5) et la dénomination « westiana » parfois rencontrée in litteris est injustifiée (e.g., Hörnes 1854; Crosse 1861; Sacco 1894; il s’agit d’une orthographe subséquente incorrecte, de même que la mention « C. Westana » in Mayer 1858: 80). Notons que Sacco a créé Cancellaria (Gulia) exwestiana Sacco, 1894 , nomen novum pour « Cancellaria Westiana Grateloup : Hörnes, 1854: pl. 35, figs 11, 12 » (non Grateloup), et qu’il a aussi décrit trois variétés dans cette espèce Cancellaria (Gulia) exwestiana .
DÉNOMINATION ACTUELLE: GULIA ACUTANGULA ( FAUJAS, 1817) , MORPHE (DE RANG INFRA- SUBSPÉCIFIQUE) WESTZIANA GRATELOUP, 1847
Statut précédent du spécimen figuré (avant la présente révision)
Syntype figuré de Cancellaria westziana Grateloup, 1847 .
Statut actuel
Figuré de G. acutangula . Ce spécimen a été désigné ci-dessus comme lectotype de C. westziana .
Miocène (Burdigalien).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien.
Cancellaria hirta – Grateloup 1847 Cancellaria hirta Brocc. – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 25 (non Cancellaria hirta Brocchi ).
REMARQUES
Spécimen retrouvé (sans marques au crayon), conforme au dessin, et isolé dans un tube de verre ( Fig. 10 E-H); H = 13,9 mm. (Hauteur sur le dessin: 17,0 mm). Provenance indiquée dans l’ Atlas ( Grateloup 1847) : « Dax, faluns jaunes ». Au vu du spécimen, une provenance des marnes gris-bleu de Saubrigues est plus vraisemblable. Sur une étiquette, Grateloup indique pour sa pl. 1 (= pl. 25), fig. 25, le nom « C. calcarata », et ajoute la mention: « C. bellardiana nobis », nom resté manuscrit. Une autre étiquette mentionne « C. calcarata » avec l’indication « Saubrigues – faluns bleus ». Aucune étiquette n’indique le nom C. hirta .
D’après Petit & Harasewych (1990: 11), Cancellaria battersbyi Bell, 1870 est un nomen novum pour « C. hirta (Brocc.) : Grateloup, 1847, Pl. 25 Fig. 25 », non Brocchi. Le travail de Bell (1870) montre que l’espèce nommée par lui Cancellaria battersbyi est l’espèce des marnes pliocènes de Biot (Alpes-Maritimes), à laquelle il assimile dans son Catalogue ( Bell 1870: n° 179, p. 345), la « C. hirta, var. major, Bellardi ». Mais Bell, indiquant en simple note infrapaginale (1870: 345): « Pour cette coquille, qui est figurée par Grateloup (pl. XXV, fig. 25) et décrite par lui comme l’ hirta Broc. , je propose le nom spécifique de battersbyi (…) », ce dernier s’applique aussi à l’espèce d’Aquitaine. Donc, Cancellaria battersbyi est un nomen novum pour la forme de Grateloup.
D’Orbigny (1852) a créé à juste titre l’espèce Cancellaria subhirta pour ce figuré de Grateloup (fig. 25), très différent de l’espèce hirta Brocchi, 1814 , qui appartient en fait à un autre genre, Solatia Jousseaume, 1887 . Peyrot (1928) rattache cette espèce subhirta à Sveltia (Calcarata) calcarata ( Brocchi, 1814) comme variété et re-figure l’échantillon de Grateloup (pl. XIII, figs 50, 51). Par comparaison avec des spécimens de Calcarata calcarata typiques du Pliocène italien (coll. Peyrot; trois gisements différents), il apparaît que notre spécimen, quoique proche morphologiquement, s’en distingue par divers caractères d’ordre spécifique. Sa coquille est plus allongée, plus étroite, et son ornementation est légèrement différente: la carène antérieure, située dans la moitié inférieure du dernier tour, est beaucoup moins prononcée et il y a quelques filets spiraux supplémentaires entre cette carène et la carène postérieure très épineuse qui borde la rampe suturale, alors que le test de C. calcarata est lisse entre les carènes. Pas de différences visibles sur les protoconques. Calcarata subhirta est donc une espèce valide du Bassin aquitain. Ces deux taxons semblent appartenir à une même lignée, Calcarata subhirta pouvant être l’ancêtre de C. calcarata .
Cette espèce subhirta apparaît très rare dans le Miocène aquitain; nous avons identifié un autre spécimen seulement, également de Saubrigues, dans la collection Peyrot, en cours de révision.
DÉNOMINATION ACTUELLE: CALCARATA SUBHIRTA (D’ ORBIGNY, 1852)
Statut précédent (avant la présente révision) Figuré de Cancellaria hirta sensu Grateloup, 1847 , non Brocchi, 1814. Type, désigné par Peyrot (1928), de la « var. subhirta d’Orbigny de Sveltia (Calcarata) calcarata ».
Statut actuel
Lectotype de l’espèce Calcarata subhirta (d’Orbigny, 1852) (nomen novum), et lectotype de Cancellaria battersbyi Bell, 1870 (nomen novum).
Probablement Langhien (provenance probable des marnes de Saubrigues).
Répartition stratigraphique en Aquitaine Probablement Langhien.
Attribution générique
Ce taxon est inclus dans le genre Calcarata Jousseaume, 1887 (espèce type: Voluta calcarata Brocchi, 1814 ). C. subhirta possède tous les caractères de ce genre, dont la présence de deux carènes anguleuses sur le dernier tour, d’une ouverture quadrangulaire, de deux plis sur la columelle qui est très légèrement déviée abaxialement.
Cancellaria ampullacea – Grateloup 1847 Cancellaria ampullacea Brocc. – Grateloup 1847: pl. 25, figs 28, 32 (non Cancellaria ampullacea Brocchi ).
REMARQUES
Ces deux figures illustrent très probablement un même spécimen. Celui-ci n’a pas été retrouvé. Peyrot estimait déjà en 1928 que ce spécimen figuré était perdu. Pas d’étiquette retrouvée.
Un exemplaire de la collection (avec une couleur jaune de la coquille et du sédiment) présente des affinités avec les dessins; il est de taille (H = 47,1 mm) comparable à celle des figures, mais de forme un peu moins trapue, et ne porte aucune marque au crayon. (Hauteurs sur les dessins, fig. 28: 43 mm; fig. 32: 45,0 mm). Cet exemplaire (issu de Gironde?) a déjà été évoqué lors de la discussion pour la fig. 5.
Les dessins (qui illustrent une coquille très différente de C. ampullacea Brocchi, 1814 ) représentent probablement une Ventrilia trochlearis . Toutefois, une partie de la diagnose latine donnée par Grateloup correspond assez peu à l’espèce V. trochlearis : il s’agit du caractère d’« anfractib. suprà planulatis », alors que cette espèce est nettement canaliculée à la suture. De plus, la columelle est notée « triplicatâ », en fait le dessin de la fig. 32 ne montre que deux plis, comme chez V. trochlearis .
Par ailleurs, Peyrot (1928) rapportait C. ampullacea Grateloup , non Brocchi à son espèce Trigonostoma pseudumbilicare Peyrot, 1928 . Cela nous semble inexact, cette dernière présentant en particulier des côtes saillantes et espacées que n’a pas le spécimen dessiné, et un ombilic beaucoup plus ouvert. Par ailleurs, les différences sont nombreuses avec C. ampullacea Brocchi , qui n’a pas sa columelle nettement déviée à droite (abaxialement) et présente des costules fortes et peu nombreuses, et une columelle triplissée, caractères que ne possède pas le spécimen figuré de Grateloup (qui n’a que deux plis columellaires).
Sacco en 1894 (p. 7) a renommé en Trigonostoma [ scabrum ] forma miocrassa Sacco le spécimen figuré de Grateloup, i.e. le « Cancellaria ampullacea Br. – Grateloup » (sic), pl. 25, figs 28, 32, pour lequel Sacco indique la date de 1843 au lieu de 1847. Sacco rapproche ce figuré de son Trigonostoma scabrum var. taurocosticillata Sacco, 1894 . Considérant que la figure de Grateloup représente vraisemblablement l’espèce Ventrilia trochlearis , il nous semble que T. miocrassum Sacco est donc un synonyme subjectif de V. trochlearis . On peut noter que par ailleurs, Sacco (1894: 9) mentionne aussi dans la synonymie de « Trigonostoma ampullaceum (Br.) » la citation de ce taxon faite par Grateloup en « 1843 » et le « sp. della tav. 25 » de cet auteur, ce qui semble contradictoire avec la création pour ce spécimen de la forme miocrassa.
DÉNOMINATION ACTUELLE: PROBABLEMENT VENTRILIA TROCHLEARIS ( FAUJAS, 1817)
Localité indiquée
Dax, faluns jaunes; notons que depuis Grateloup, ce taxon n’a pas été retrouvé dans le Bassin de l’Adour.
Burdigalien.
A
B
C
D
E
Répartition stratigraphique en Aquitaine
Ventrilia trochlearis: Burdigalien.
Cancellaria doliolaris Basterot, 1825 View in CoL Cancellaria doliolaris View in CoL – Grateloup 1847: pl. 25, fig. 30.
REMARQUES
Spécimen non retrouvé. Le dessin est conforme à l’espèce de Basterot. (Hauteur sur le dessin: 31,0 mm). L’étiquette indique « St-Paul (RR) ». Dans l’ Atlas ( Grateloup 1847) , est cité « Dax, faluns jaunes ». Ces localités sont possibles, bien que depuis Grateloup, cette espèce apparaisse extrêmement rare dans les dépôts du Bassin de l’Adour; seul un exemplaire a pu être observé dans la collection Neuville (Université Bordeaux 1), issu du gisement burdigalien de Mandillot à Saint-Paul-lès-Dax.
Cette espèce est l’espèce type du genre Ovilia .
Burdigalien.
DÉNOMINATION ACTUELLE: OVILIA DOLIOLARIS ( BASTEROT, 1825)
Répartition stratigraphique en Aquitaine Burdigalien ( Ovilia doliolaris est par exemple connue dans le Bordelais, à Léognan et Saucats).
Attribution générique
Ce taxon est inclus dans le genre Ovilia Jousseaume, 1887 (espèce type: « Ovilia doliaris », sic in Jousseaume, 1887b: 193, 194, orthographe subséquente incorrecte pour O. doliolaris ). L’aspect nettement globuleux de la coquille, les tours largement convexes, le dernier tour très développé et ventru représentant la quasi-totalité de la coquille, la rampe suturale profondément canaliculée, l’ombilic nettement ouvert mais se rétrécissant rapidement, et les deux plis columellaires semblent des critères suffisants pour justifier ce genre. De plus, la columelle est légèrement sinueuse, et non déviée à la base.
Notons que Jousseaume (1887b: 194) cite dans son nouveau genre une Ovilia « Ovilia Bast. » (sic), espèce en fait absente chez Basterot (1825); cette citation résulte probablement d’une erreur pour Ovilia doliolaris (de Bast.) .
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
Kingdom |
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Phylum |
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Class |
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Order |
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Family |
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Genus |
Cancellaria turricula
Cahuzac, Bruno, Lesport, Jean-François & Lagarde, Lucien 2004 |
Cancellaria turricula
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 341 |
Cancellaria laurensii
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 341 |
Cancellaria dufourii
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 342 |
Cancellaria piscatoria
GRATELOUP J. - P. S. 1832: 339 |